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F1: Lewis Hamilton décroche une 6e couronne mondiale après avoir survolé la saison

Lewis Hamilton est devenu champion du monde de Formule 1 pour la sixième fois de sa carrière, dimanche, à l'issue du Grand Prix des Etats-Unis, 19e des 21 manches de la saison, qu'il a conclu à la deuxième place. Sur le circuit des Amériques (5,513 km) à Austin, la victoire est revenue à son équipier Valtteri Bottas. Le Néerlandais Max Verstappen (Red Bull) a pris la troisième place.

Parti en pole, Valtteri Bottas conservait sa première position. Sebastian Vettel (Ferrari), qui s'élançait à ses côtés, connaissait lui des problèmes dès le début de la course et voyait Max Verstappen, Lewis Hamilton, son équipier Charles Leclerc et Daniel Ricciardo (Renault) le dépasser dès le premier tour. Vettel abandonnait au 8e tour en raison de problèmes de suspension.

Hamilton profitait de sa stratégie à un seul arrêt pour dépasser Bottas et Verstappen, qui repassaient deux fois par les stands.

Bottas, dont les pneus étaient moins usés, reprenait la première place à quatre tours de la fin. Le Finlandais filait vers la 7e victoire de sa carrière, la 4e de la saison. Avec la victoire de Bottas, Hamilton devait finir dans les huit premiers. Contrat largement rempli, puisque le Britannique franchissait la ligne en deuxième position. Verstappen complétait le podium.

Hamilton, 34 ans, a survolé la saison avec 10 succès en 19 courses. Seul Bottas l'a un peu menacé en début de saison, le Finlandais comptant 1 point d'avance après la quatrième manche, en Azerbaïdjan. Hamilton a alors remis les pendules à l'heure, alignant quatre succès de rang, en Espagne, à Monaco, au Canada et en France, pour prendre le large.

Avec 83 victoires en Grand Prix dans sa carrière, il s'est rapproché à 8 longueurs du record de Michael Schumacher. En décrochant un sixième titre mondial, après 2008, 2014, 2015, 2017 et 2018, il a à présent un autre record de 'Schumi' dans le viseur, celui de pilote le plus titré de l'histoire. Le Britannique laisse derrière lui Juan Manuel Fangio, sacré cinq fois entre 1951 et 1957.

Cette saison a confirmé une fois de plus l'hégémonie de Mercedes. L'écurie allemande était déjà assurée de décrocher un sixième titre des constructeurs de rang. Et pour la sixième année consécutive un pilote Mercedes est champion du monde. Depuis 2014, le seul pilote à avoir privé Hamilton d'un sacre était en effet son équipier Nico Rosberg.

Les deux derniers Grand Prix de la saison auront lieu le 17 novembre au Brésil et le 29 novembre à Abu Dhabi.

Fangio dans le rétro, Schumacher en ligne de mire: où s'arrêtera Lewis Hamilton?

En s'emparant d'une 6e couronne mondiale en F1, Lewis Hamilton en compte une de plus que le légendaire Juan Manuel Fangio, une de moins que l'icône Michael Schumacher et n'affiche pas, à 34 ans, l'intention de raccrocher.

La domination du Britannique au volant de sa Mercedes depuis 2014 et l'introduction des moteurs hybrides est écrasante. Il n'a laissé qu'un titre lui échapper (en 2016 à Nico Rosberg, son équipier d'alors) et, sur 119 courses, il en a remporté plus de la moitié (61).

Son patron Toto Wolff juge que le pilote "est peut-être le plus grand qui ait jamais existé", tout en étant certes juge et partie.

Le natif de Stevenage, une cité-dortoir à une cinquantaine de kilomètres au nord de Londres, a acquis une aura qui lui vaut d'être de loin le pilote de F1 le plus populaire sur les réseaux sociaux, avec 13,3 millions d'abonnés sur Instagram, 5,6 millions sur Twitter et 4,1 sur Facebook.

Il est le premier noir (son père est noir, né de parents originaires de la Grenade, et sa mère blanche) à s'être imposé dans un monde très blanc, ce qui, selon Wolff, n'a pas été sans conséquence dans son apprentissage.

"Je pense que, pour nous, c'est très difficile de comprendre que si vous faites partie d'un très petit nombre, vous pouvez vous retrouver confronté à ce genre de situation (...) Je n'avais jamais vu les choses de cette façon avant qu'il ne me l'explique et cela m'en a fait prendre conscience", souligne l'Autrichien.

Défenseur de l'environnement

Paré de ses bijoux et tatouages, le champion automobile, habitué des défilés de mode et qui crée ses propres collections de vêtements, n'hésitait pas jusqu'à récemment à parcourir le monde à bord de son jet privé couleur rubis.

Il réalise un virage à 180 degrés en se présentant désormais comme défenseur de l'environnement. Il a vendu son avion, prône son alimentation végétalienne adoptée en 2017 et s'inquiète du sort du globe, tout en sillonnant le paddock de la F1 sur sa trottinette (non électrique).

Une prise de position qui suscite l'ironie d'une partie du public et de certains de ses rivaux, qui rappellent que la F1 n'est pas vraiment une activité écologique.

Mais Hamilton n'en a cure: "nous courrons sur des F1 et notre empreinte carbone est certainement plus élevée que celle du citoyen lambda. Mais cela ne veut pas dire que nous devrions avoir peur de parler des choses qui peuvent avoir un impact positif et je prends toujours en compte l'influence que je peux avoir sur les gens", lance-t-il.

La vie privée du pilote, né le 7 janvier 1985, reste très secrète. Ses parents ont divorcé quand il avait deux ans et son paternel, très présent à ses débuts sur les circuits, s'y montre de nouveau après une brouille au début des années 2010, quand son fils a souhaité qu'il arrête de gérer sa carrière. Son demi-frère Nicolas, également pilote, est atteint d'infirmité motrice cérébrale.

Le rouge me va bien

Après une relation très médiatisée avec la chanteuse Nicole Scherzinger, le Britannique s'est fait plus discret au sujet de sa vie sentimentale. Il est plus souvent accompagné par ses bulldogs français Roscoe et Coco que par des top models.

Quant à la politique, il n'affiche pas de sympathies particulières, sinon son positionnement contre le racisme et désormais écologiste. "Je ne pense pas que je suis particulièrement politique. Je regarde les actualités autant que je le peux et je m'intéresse beaucoup à ce qui se passe dans le monde. Je pense que nous traversons une période inquiétante", a-t-il récemment déclaré.



Fin 2020, son contrat avec Mercedes, pour laquelle il court depuis 2013, arrivera à échéance et il a récemment indiqué qu'il souhaitait conduire les nouvelles F1 qui seront utilisées à partir de 2021, lorsqu'il aura 36 ans.

Certains l'annoncent déjà chez Ferrari, une hypothèse qu'il n'écarte pas directement.

"Je sais que le rouge me va bien", a-t-il ironisé, vêtu d'un sweatshirt de cette couleur, lors d'une récente interview télévisée, avant de rappeler la force des liens qui l'unissent à la marque à l'étoile.

Après avoir battu le record de pole positions de Schumacher (87 contre 68), son écurie et lui visent l'an prochain plusieurs autre records de l'Allemand: celui des victoires en GP (83 contre 91), des podiums (150 contre 155) et des titres (6 contre 7).

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