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Avant-saison catastrophique pour Vandoorne: grosse tension entre McLaren et Honda, 6e moteur en une semaine...

La deuxième session d'essais hivernaux sur le circuit de Catalogne, qui devait être synonyme pour McLaren-Honda d'une amélioration sensible après une première semaine catastrophique, tourne au cauchemar, au point qu'une séparation est envisagée.

"Notre partenariat est sous tension maximale", a lâché mardi à la mi-journée le directeur de la compétition de McLaren, Eric Boullier, devant des journalistes un peu surpris. Avant de rétropédaler quelques instants plus tard, démentant toute velléité de séparation.

Dans la matinée, un problème électrique avait touché le V6 turbo hybride du Belge Stoffel Vandoorne, forçant les mécaniciens à changer le moteur, pour la sixième fois en une semaine.

Si ce chiffre n'est pas confirmé par McLaren, l'alliance entre Britanniques (McLaren) et Japonais (Honda), 9e en 2015 et 6e l'an passé au classement constructeurs, est au bord de la crise de nerfs. Même si l'idée d'un divorce est écartée. Pour l'instant.

"Nous ne réfléchissons même pas à cela, parce qu’il y a un contrat à long terme entre nous (jusqu'en 2018), sur lequel nous voulons bâtir, même si évidemment nous ne vivons pas une période idéale", rassure Eric Boullier, ancien "boss" de Renault F1.

Le départ du patron historique Ron Dennis à l'intersaison, sans remplaçant officiel, le place en première ligne avec le directeur exécutif Zak Brown, alors que l'écurie la plus titrée et la plus ancienne derrière Ferrari n'a remporté aucun GP depuis 2012.


Alonso grimace

Après 20 ans d'une association assez fructueuse avec Mercedes (trois titres chez les pilotes mais un seul titre constructeur en 1998), McLaren a entamé en 2015 un retour aux sources avec Honda, après la période 1988-1992 marquée par de nombreux succès et la rivalité Prost-Senna.

Las, mardi, il y avait une différence de près de 25 km/h en vitesse de pointe entre le bloc Mercedes de la Williams de Felipe Massa (339,6 km/h), meilleur temps du jour, et le V6 turbo hybride Honda de la McLaren de Stoffel Vandoorne (314,8 km/h).

"Ils ne vont sans doute pas à fond pour éviter une casse moteur", relativisait un ingénieur de Toro Rosso sous couvert d'anonymat.

Le bloc propulseur utilisé à Melbourne pour l'ouverture de la saison fin mars devrait permettre de gagner 15 km/h, mais une allergie persistante de Honda au turbo hybride et un déficit de 200 chevaux sont aussi évoqués.

Au point que Fernando Alonso, pilote le mieux payé (30 millions de dollars par saison, soit 1,5 million par course) mais auteur du plus mauvais temps de la séance de mercredi matin, craint de revivre des week-ends "galère" avec le nouveau règlement libérant la puissance des bolides de la catégorie reine.


"Pas d'alternative" pour McLaren

Pourtant lors de sa présentation, le retour de la livrée orange historique était censé susciter l'enthousiasme. Jusqu'aux premiers tours de roue.

La levée des restrictions sur les évolutions du moteur devrait cependant aider Honda à progresser, alors que le constructeur a diligenté une enquête dans son usine japonaise.

Par ailleurs, le châssis conçu par les ingénieurs de McLaren ne serait pas exempt de tout reproche dans les virages; un constat démenti par Eric Boullier, qui renvoie indirectement la responsabilité à Honda. "En ne roulant pas assez vite, on n'applique pas la bonne énergie sur les pneus et les freins de la voiture", indique-t-il.

Bref... Difficile de se faire une idée précise du potentiel de la MCL32. "Ce serait plus facile d'avoir une meilleure compréhension si nous avions la même vitesse que les autres", confirme Boullier.

Il y a deux ans, l'objectif était de remporter des courses à moyen terme, une perspective qui parait s'être encore éloignée à Barcelone.

"McLaren est coincé car les alternatives pour trouver un autre motoriste dans un avenir proche n'existent pas", juge un cadre de Pirelli.

Hormis Honda, il n'y a en effet que trois motoristes actuellement en F1: Renault, Mercedes et Ferrari, et aucun ne constitue une option sérieuse pour McLaren.

Et le groupe japonais, qui souhaitait peut-être équiper Red Bull après 2018, voit son image dégradée malgré des investissements conséquents.

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