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F1: Vettel, le quadruple champion se met au vert

Plus jeune champion du monde de l'histoire de la Formule 1, quatre fois titré, l'Allemand Sebastian Vettel tournera dimanche la page d'une carrière hors norme achevée dans l'anonymat sportif mais aux avant-postes des revendications écologiques.

Au crépuscule de sa carrière, des cheveux dorés devenus aussi longs que son palmarès, Vettel quitte sans regret un sport qu'il a aimé, mais qui a fini par devenir une "routine".

Il faut dire que depuis sa dernière victoire, avec Ferrari en 2019, et plus encore depuis son arrivée chez Aston Martin en 2020, il est davantage abonné à la deuxième partie de classement. Bien loin de ses meilleures années qui ont rappelé aux bons souvenirs d'un certain "Kaiser".

Né le 3 juillet 1987, 17 ans et demi après Michael Schumacher, Vettel a été titré quatre fois consécutivement, de 2010 à 2013. Assez pour se mesurer au maître allemand, qui reste cependant hors de portée avec sept titres, un record partagé avec Lewis Hamilton.

Vettel a conquis tous ses titres au volant d'une Red Bull motorisée par Renault, alors que Schumacher en a remporté deux avec Benetton (1994-1995) et cinq avec Ferrari (2000-2004).

Certes resté dans l'ombre statistique de son illustre aîné, Vettel s'est toutefois construit une armoire à trophées considérable. Troisième pilote de l'histoire à compter le plus de victoires (53), seuls "Schumi" (91) et Hamilton (103) font mieux.

- Champion dès 23 ans -

Surtout, Vettel s'est détaché en signant une série de records de précocité, dont certains tiennent toujours, comme celui du plus jeune champion du monde, à 23 ans et quatre mois.

Le natif de Heppenheim, près de Francfort, a fait ses débuts en course au Grand Prix des Etats-Unis en 2007, y marquant son premier point (8e place) pour devenir, à l'époque, le plus jeune pilote de l'histoire à le faire.

Passé de BMW-Sauber à Toro Rosso mi-2007, il s'affirme comme un grand espoir. Au GP d'Italie à Monza en 2008, il devient le plus jeune auteur d'une pole position (record toujours d'actualité) et le plus jeune vainqueur, à 21 ans et 73 jours, sous la pluie. Ce record ne lui sera retiré qu'en 2016 par Max Verstappen, vainqueur en Espagne à 18 ans.

Mais depuis ses quatre titres, les vents sont progressivement devenus contraires.

C'est son relatif échec avec Ferrari qui reste le point noir de sa carrière. Arrivé en 2015 pour y remplacer Fernando Alonso, il n'aura pas plus de succès que l'Espagnol pour ramener l'écurie italienne au sommet, son dernier titre datant toujours de 2007 avec Kimi Raïkkönen.

Vettel ne pourra faire mieux que dauphin d'Hamilton à deux reprises en 2017 et 2018, obtenant au total 14 victoires au volant des bolides rouges de Maranello.

L'aventure italienne se terminera en 2020 dans le quasi anonymat avec une humiliante 13e place au championnat dans l'ombre de son jeune coéquipier, le Monégasque Charles Leclerc.

Après des premières rumeurs de retraite, il décide de poursuivre sa carrière chez Aston Martin à 33 ans mais ne fera guère mieux, terminant 12e au championnat du monde en 2021. Avant sa dernière course, Vettel est 11e.

- Père et militant -

A quoi va-t-il désormais consacrer sa vie ? "Je me réjouis à l'idée de ne rien faire, au début, et de voir ce que ça me fait", a-t-il souri, expliquant avoir "des idées en dehors de la course".

"Après tant d'années (16), on sait comment faire ce travail, je ne vais pas dire en dormant, ce serait arrogant, mais avec beaucoup de routine", a-t-il relevé, un poil blasé, voulant désormais "passer plus de temps avec mes enfants et ma famille".

Pour ce père de trois enfants, "ce sera évidemment un défi différent, à un rythme différent".

Vettel pourra aussi s'occuper de ses combats hors piste qui ont marqué ses dernières années. Engagé en faveur des droits de la communauté LGBTQ+, défenseur de l'environnement, Vettel a fait de ses week-ends l'étendard des causes et des actions qu'il défend.

Capable d'arborer un casque portant des slogans hostiles à l'exploitation des sables bitumineux au Canada en 2022, ou encore un autre orné d'abeilles, il promeut aussi les carburants synthétiques, présentés comme une des solutions pour réduire l'empreinte carbone de la F1.

"Ma passion s'accompagne de certains aspects que j'ai appris à ne pas aimer", a-t-il reconnu au moment d'annoncer sa retraite en juillet. "La volonté d'effectuer ces changements doit être beaucoup plus forte et déboucher sur des actions. Parler n'est pas suffisant, nous ne pouvons attendre. Il n'y a pas d'autre choix, la course est lancée".

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