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F1: Vettel "le surdoué" devient champion du monde

Sebastian Vettel a remporté le Grand Prix d'Abou Dhabi, dimanche. Cette victoire lui permet de décrocher sa première couronne mondiale au terme de la saison 2010.

Grosse surprise à Abou Dhabi. Sebastian Vettel s'est imposé dans le dernier Grand Prix de la saison 2010 tandis qu'Alonso n'a pas réussi à faire mieux que 7e. Grâce aux 25 points de sa victoire, Vettel, en pleurs dans son cockpit pendant son tour d'honneur, compte 256 unités. Il devance de 4 longueurs le pilote Ferrari. Un titre qui fait de lui, à 23 ans 4 mois et 11 jours, le plus jeune champion du monde de l'histoire de la F1.

"J'ai cru en nous, j'ai cru en moi"

"Je ne savais rien avant de passer sous le drapeau à damier. Pendant les dix derniers tours, mon ingénieur me poussait par radio, sans rien me dire. Quand j'ai franchi la ligne, il m'a dit : +ça se présente bien, mais il faut attendre+. Puis il a hurlé, +tu as gagné le Championnat du monde", a raconté Vettel.

"Je suis sans voix. Je ne sais pas trop quoi dire. On a toujours cru en nous. J'ai cru en moi. Ce jour était spécial. Ce matin, quand je me suis levé, j'ai essayé de tout oublier, d'éviter tout contact avec des gens. Je devais juste gagner la course. Et au final, je mène le Championnat", a-t-il réagi à chaud.
 

La Safety Car change tout

Vettel, auteur d'une course irréprochable, a été grandement aidé par la monumentale erreur de stratégie de Ferrari, qui, à trop vouloir marquer Mark Webber - le dauphin au classement de l'Espagnol avant la course - à la culotte, a commis la même bourde que l'Australien.

En effet, Schumacher et Liuzzi se sont percutés au premier tour. La voiture de sécurité est sortie en piste et c'est cela qui a fait basculer la balance. Sous Safety Car, Petrov et Rosberg ont changé de pneus (au premier tour), avant de revenir dans le peloton. Quand Alonso a changé ses gommes, très tôt dans la course pour imiter Webber, il s'est retrouvé derrière Petrov (et Rosberg), qu'il n' jamais réussi à passer. Il a fini 7e. Dans le tour d'honneur, l'Espagnol n'a pas hésité à faire des gestes de mauvaise humeur à Petrov, avant de le tasser vers l'extérieur.

Carton plein pour Red Bull 

Pendant ce temps, Vettel a mené l'épreuve tambour battant, à peine titillé par Lewis Hamilton, lui même suivi par son partenaire Jenson Button. Les trois hommes termineront la course dans cet ordre.

Vettel (256pts) est donc champion du monde devant Fernando Alonso (252pts). Mark Webber (242 pts) monte sur la troisième marche du podium. Red Bull est aussi champion du monde des constructeurs.

Surdoué

Sebastian Vettel, scruté comme un diamant brut dans le paddock, a justifié sa réputation de surdoué à Abou Dhabi pour sa troisième saison dans la discipline, malgré moults avaries mécaniques. Rien d'étonnant de la part d'un jeune homme né en 1987 à Heppenheim, près du circuit de F1 d'Hockenheim, qui a tout raflé plus tôt que ses adversaires. Après ses débuts tardifs en karting, à l'âge de huit ans contre 2 pour Fernando Alonso, Vettel n'a plus jamais été pris en défaut.

En 2008, Vettel s'était adjugé la pole puis la victoire les plus précoces de l'histoire de la F1 au GP d'Italie à bord d'une modeste Toro Rosso. "C'est un gars qui veut gagner, rien d'autre. L'argent, la presse, le glamour ne l'intéressent pas. Il veut juste la victoire. Il a ça en lui, la rage des champions. C'est ce qui le rend différent", explique alors Eduard Castillo, un mécanicien de Toro Rosso au quotidien espagnol la Vanguardia.

Hauts stratosphériques, bas abyssaux

En 2009, Vettel, surnommé +Seb+ ou +Vitello+ (le veau) dans la petite écurie italienne, part chez Red Bull, l'équipe-mère de Toro Rosso. Il met trois courses à remporter la première victoire de l'histoire de Red Bull. Mais termine 2e du Championnat derrière Jenson Button (Brawn GP).

Cette année, l'Allemand aux blondes boucles d'adolescent veut prendre sa revanche. Désigné favori du Championnat, il ne réalise pourtant "pas la saison la saison la plus simple", puisqu'enchaînant "les hauts" stratosphériques et "les bas" abyssaux, selon ses propres dires.

10 pole sur 19

Il impressionne en qualifications, ravissant 10 pole positions en 19 courses. Mais sa Red Bull le lâche à plusieurs reprises. Et il part plusieurs fois à la faute, dont une dans son coéquipier Mark Webber (à Istanbul), avec qui les relations sont orageuses. La seule ombre à son tableau. Décrit par Eduard Castillo comme quelqu'un de "simple", "humble comme ses parents, des gens modestes", de "très marrant", ce "spécialiste de l'avion manqué", dixit l'Espagnol, habitué à faire rire ses interlocuteurs, journalistes inclus, a ébréché son image dans sa rivalité avec l'Australien.

Qu'importe. Vettel, à l'ambition désormais affirmée, est champion. Plus tôt que tout le monde. Et il ne compte pas s'arrêter là.

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