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La F1 face au défi d'un calendrier plus dense que jamais

Trois courses en trois semaines depuis début juillet et neuf en onze semaines d'ici à septembre: après plus de trois mois de pause forcée, la Formule 1 reprend à un rythme effréné qui pourrait finir par peser sur les équipes.

"Après avoir tant attendu pour commencer la saison, tout le monde est encore très enthousiaste", assurait Lewis Hamilton jeudi avant le Grand Prix de Hongrie, dernier volet d'une première série de trois courses consécutives - ou +triple headers+ en anglais, la langue de la F1.

"Ca n'est pas un problème pour le moment mais ça pourrait le devenir lors des deux prochains +triple headers+ au calendrier" en août et septembre, concédait tout de même le pilote Mercedes.

La saison 2020 aurait dû débuter mi-mars en Australie mais la pandémie de coronavirus a contraint à annuler in extremis la manche inaugurale, puis à annuler ou reporter les suivantes.

Le championnat n'a débuté que début juillet avec une première partie en Europe très chargée, à la fois pour maintenir sa valeur sportive avec suffisamment de courses, satisfaire sponsors et diffuseurs et assurer la survie des équipes.

Alors que le paddock avait dit non à l'été 2018, après avoir enchaîné pour la première fois trois courses en trois semaines en France, en Autriche et en Grande-Bretagne, on a donc vu le retour des +triple headers+.

- "Nous trouverons comment gérer" -

"Il y a quelques années, nous en avions eu un et je crois que toutes les équipes s'étaient plaintes. C'était trop compliqué", se souvient Otmar Szafnauer, qui dirige Racing Point. "Maintenant, ils arrivent nombreux et rapidement. Pour traverser cette période, je pense que c'est formidable que nous ajoutions des courses, même si ce sont des +triple headers+. Nous trouverons comment gérer."

Il y a deux ans, le montage, le démontage et le transport des garages et des structures d'accueil des écuries avaient notamment été une gageure, l'enchaînement Autriche/Grande-Bretagne étant considéré comme le plus compliqué de l'année compte tenu de la distance à parcourir par les routes.

Cette fois, "ce n'est pas comme si nous nous déplacions dans trois lieux distincts, ce qui rendrait les choses beaucoup plus difficiles en termes de logistique, etc.", pointe-t-on du côté de chez Haas.

Les deux premières courses se sont tenues sur le même circuit, le Red Bull Ring en Autriche, que 400 km seulement séparent du Hungaroring de Budapest. Les écuries voyagent aussi plus léger, sans leurs fameuses "hospitalités" destinées à accueillir leur personnel et leurs invités, les courses se déroulant en petit comité et sans public.

Le prochain +triple header+ débutera les 2 et 9 août par deux courses sur le circuit de Silverstone, en Grande-Bretagne, autour duquel sont basées sept des dix écuries, ce qui devrait faciliter pas mal de choses.

Ensuite ce sera Barcelone (Espagne), puis une semaine de repos et un nouvel enchaînement Spa-Francorchamps (Belgique)-Monza (Italie)-Mugello (Italie), un dernier circuit sur lequel, difficulté supplémentaire, la F1 ne s'est jamais rendue.

- "Récupérer entre les courses" -

"La clé, ça va être de récupérer entre les courses, pas tant physiquement que mentalement", estime le Français Romain Grosjean (Haas).

Pas évident quand, pour limiter les risques sanitaires liés au Covid-19, le paddock est conçu comme un ensemble de bulles censées rester aussi hermétiques que possible les unes des autres mais aussi vis-à-vis du reste du monde.

Encore plus en Hongrie où les nombreux ressortissants britanniques, mais aussi extra-européens, ont été priés au dernier moment de ne sortir de leur hôtel que pour se rendre sur le circuit.

Mercedes a donc retardé d'un jour son arrivée en Hongrie pour permettre à ses équipes de se détendre au grand air en Autriche. Chez Haas, la piscine et la salle de sport de l'hôtel n'ont pas désempli et des parties de jeux vidéo se sont organisées pour passer le temps.

Le footing sur la piste du Hungaroring, le soir venu, a aussi soudainement gagné en popularité et les applications de livraison de repas marchent à plein.

Ensuite, il sera temps de rentrer chez soi, estime Max Verstappen. "Après trois ou quatre semaines, c'est bien d'avoir un peu de temps libre. Pas seulement pour les pilotes mais surtout pour les mécaniciens qui ont une famille. Sinon ils pourraient divorcer et vous ne voulez pas ça !", fait remarquer le Néerlandais de Red Bull. "C'est bon de voir sa famille et ses amis et de penser à autre chose. La F1, ça n'est pas tout !"

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