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Pierre Gasly: "C'est une opportunité d'être encore plus fort physiquement quand la F1 reprendra"

Alors que le début de saison en Formule 1 est repoussé à juin au mieux par la pandémie de coronavirus, le pilote français Pierre Gasly (AlphaTauri) y voit "une opportunité d'être encore plus fort physiquement quand ça reprendra".

Plutôt que de rentrer chez lui en Italie ou chez ses parents en Normandie après l'annulation du Grand Prix inaugural en Australie le 15 mars, Gasly, 24 ans, raconte à l'AFP qu'il s'est installé avec son préparateur physique à Dubaï, où il dispose d'une salle dans laquelle s'entraîner deux ou trois heures tous les jours "pour garder l'hygiène de vie d'athlète de haut niveau".

Vous étiez prêt à reprendre la semaine dernière. Est-il compliqué de se remobiliser ?

"Quand je suis arrivé en Australie, j'avais quasiment zéro décalage horaire, je me sentais super bien, et dès le vendredi, quand ils ont annoncé qu'on ne roulerait pas, ça m'a mis une espèce de coup de barre ! (J'étais) Tellement excité, (il y a eu) tellement de préparation avec l'équipe et physiquement tout l'hiver... Sur le moment, on est un peu frustré de ne pas rouler parce que c'est ce que je veux faire et ce qui me motive. En termes d'énergie, c'est un peu particulier. Mais quand on voit la situation, il n'y a pas moyen d'éviter de supprimer tous les événements, sportifs ou autres".

Comment retrouver et conserver cette énergie jusqu'au début de saison, au mieux en Azerbaïdjan le 7 juin ?

"On a un plan sur les prochaines semaines et on en fait même plus que d'habitude ! Je n'ai jamais eu, sur les dix dernières années, deux mois devant moi avant que la saison reprenne pour me préparer autant physiquement. Je me sentais déjà largement prêt, on avait vraiment bien travaillé pendant l'hiver, mais de rajouter encore deux mois de préparation, c'est une opportunité d'être encore plus fort physiquement quand ça reprendra".

Cela peut-il faire une différence entre les pilotes quand vous reprendrez la piste ?

"Tout le monde est pro et trouvera, je pense, ses manières à soi de rester en forme ou de s'améliorer".

Quels contacts gardez-vous avec votre équipe pendant cette période ?

"J'ai mon ingénieur, le +team manager+ au téléphone. Ça ne fait qu'une semaine, il y a tellement de choses qui évoluent qu'on doit se tenir au courant. On n'a pas de réponse très précise ou concrète sur ce qui va se passer dans les dix prochaines semaines. La trêve estivale a été avancée (d'août à mars-avril, ndlr) pour se libérer du temps pendant l'année. Si c'est possible de rajouter des courses, c'est une bonne chose. Mais c'est encore un peu tôt pour savoir l'impact que cela aura sur le développement de la voiture et ces choses-là".

Il est possible que trois GP soient de nouveau organisés en trois semaines, comme à l'été 2018. Cela avait été rude pour les équipes, qu'en est-il pour les pilotes ?

"C'est usant quand on perd entre deux et trois kilos par course et qu'on enchaîne avec les vols... Il y a une intensité pendant un week-end de course: du matin au soir, ça n'arrête jamais. Ça se ressent beaucoup parce que les efforts sont là. Après, si on a trois ou quatre courses qui s'enchaînent, à nous de se préparer pour le faire dans les meilleures conditions, de porter encore plus d'attention sur la récupération et d'être à 100% de ses capacités à chaque fois pour la course".

Plusieurs courses virtuelles sont organisées pour remplacer celles qui ont été annulées ou reportées. Allez-vous y participer ?

"Tous les jours, on m'envoie des messages pour ces courses. J'en fais tout le temps à la maison, j'adore ça ! Mais à Dubaï, je n'ai pas de +sim+ (simulateur, ndlr), juste une Playstation, donc je joue à d'autres jeux que la F1".

Ces courses virtuelles peuvent être un outil d'entraînement pour les pilotes ?

"Pas à ce niveau-là. Il y a un moment où je vais rentrer (en Europe, ndlr) et en faire aussi, mais ça ne fait pas de différence sur le moment où on va remonter dans la voiture. Avant, on va forcément remonter dans le simulateur à l'usine, qui se rapproche encore plus de ce qu'est la réalité. C'est là où on a le plus à apprendre en tant que pilote".

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