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Le patron du MotoGP veut "un peu moins de pilotes" mais "plus de nationalités" sur la grille

"On aimerait avoir un peu moins de pilotes" mais "surtout plus de nationalités représentées", explique à l'AFP Carmelo Ezpeleta, le patron de la Dorna, promoteur du Championnat du monde MotoGP avant la saison 2023 qui débute ce week-end au Portugal.

Vingt-deux pilotes sont en lice dans la catégorie reine, dont une majorité d'Espagnols (10) et d'Italiens (6). La France compte deux représentants - Johann Zarco et le champion du monde 2021 Fabio Quartararo - tandis que le Portugal, le Japon, l'Afrique du Sud et l’Australie en compte un chacun.

QUESTION: Le calendrier 2023 compte un record de 21 courses. Doit-on s'attendre à davantage de courses encore à l'avenir ?

REPONSE: "Jusqu'en 2026, on peut s'attendre à ce qu'il y en ait jusqu'à 22 selon l'accord passé avec les équipes. On ne sait pas encore s'il y en aura 22 mais il est possible qu'il y en ait moins dans la péninsule ibérique et davantage dans d'autres pays. Pour le reste, rien n'est décidé".

Q: Avec le Kazakhstan et l'Inde, deux nouveaux pays asiatiques arrivent au calendrier cette année. Comment expliquez-vous que le MotoGP se porte si bien sur ce continent ?

R: "Nous sommes un championnat mondial et si l'Europe a la chance de voir la plupart des pilotes venir de chez elle, cela ne veut pas dire que l'on doit seulement faire des courses là. L'endroit où l'industrie du motocyclisme est la plus en développement est l'Asie. On devrait réussir à ce que la majorité des Grands Prix soient disputés en Europe, mais il n'y aucun doute sur le fait que pour un championnat du monde de moto, comme pour les constructeurs, il est important que l'on aille sur un continent où les tribunes sont pleines et où les audiences télé sont très élevées".

Q: Quels changements souhaiteriez-vous voir en MotoGP ces prochaines années ?

R: "Ce qui est sûr, c'est que l'on n'aura pas plus d'équipes, ça ne serait pas bénéfique pour la discipline. Cette saison, elles sont déjà onze pour 22 pilotes. On aimerait en avoir un peu moins. Vingt pilotes serait l'idéal car en fonction de l'argent que l'on doit redistribuer et partager, augmenter le nombre de pilotes ne fait partie de nos objectifs. J'aimerais surtout qu'il y ait plus de nationalités représentées chez les pilotes. On veut aussi diminuer notre empreinte carbone, c'est l'un de nos principaux axes de travail depuis plusieurs années".

Q: Justement, la question de l'écologie est un enjeu majeur actuel la discipline. Comment comptez-vous faire du MotoGP un championnat plus vert ?

R: "On essaie déjà de regrouper plusieurs courses lointaines pour ne pas faire de longs voyages pour un seul GP. Le plus gros impact reste le transport aérien, mais nous faisons notre maximum pour réduire notre empreinte carbone. Par exemple, on a conclu un accord pour le fret qui va permettre de moins consommer. Là où nous utilisions avant quatre (Boeing) 747, maintenant on utilise trois (Boeing) 777 plus modernes et qui consomment moins. La question de l'écologie est l'une de nos principales préoccupations. 100% du carburant utilisé en 2027 sera durable, et 40% dès 2024."

Q: L'absence des femmes en vitesse moto, une discipline pourtant mixte, est un sujet qui revient aussi régulièrement sur la table. Pourquoi n'y en a-t-il pas davantage dans les différents championnats ?

R: "Nous avons toujours voulu que les hommes et les femmes puissent concourir dans la même catégorie, cela s'est vu dans d'autres disciplines. On travaille là-dessus pour en avoir plus. A l'avenir, nous réfléchissons à créer un championnat du monde féminin, ce qui pourrait ensuite permettre à certaines d'entre elles de concourir avec les hommes. Pour le moment, il n'y a pas beaucoup de femmes dans nos championnats (il y a une en MotoE cette saison et une en Moto3, ndlr) car elles ne sont déjà pas nombreuses dans les catégories inférieures".

Propos recueillis par Nicolas BLASQUEZ

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