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Malgré les bons résultats, Camille Laus, coureuse de 400 mètres, ne peut vivre de l'athlétisme

Cette semaine, RTL INFO diffuse une série de portraits de sportives, dans le cadre de l'opération Positive Belgium. L'année 2018 a été exceptionnelle en termes de résultats sportifs et notamment dans le sport féminin. C'est l'occasion de s’intéresser à ces sportives souvent moins médiatisées que les hommes, à travers 5 témoignages, pour évoquer leurs carrières sportives, expliquer les sacrifices, témoigner de la difficulté à concilier sport et vie professionnelle. Des parcours parfois compliqués, des histoires personnelles, mais avec toujours la même ambition : vivre sa passion sportive et atteindre la performance.

Camille Laus, 25 ans, s'inspire du relais 4X400 mètres des frères Borlée pour lancer une équipe féminine du relais. Un projet qu’elle va mener pratiquement toute seule à force de conviction. Malgré de bons résultats, l’athlétisme ne lui permet pas de vivre.

Elle nous montre cette photo: "C'est là que tout a commencé", explique-t-elle.

"C'est le 4 mars 2018 que le projet 4X400 mètres féminin a vraiment vu le jour. On s'était dit, on va essayer de s'imaginer qu'on s'était qualifiées pour Berlin, et donc, la photo, c'est de la comédie. Mais je l'ai choisie, parce que finalement on est arrivées à cet objectif", explique-t-elle.


"On était un peu seules face à tout le monde"

"Le fait que l'initiative vienne des athlètes et de la coach, je pense que c'est devenu une grande force, et toutes les athlètes étaient très motivées, et se sont impliquées à 1000%. On était un peu seules face à tout le monde, parce qu'on a dû tout organiser nous-mêmes, on organisait nous-même des compétitions pour se qualifier, parce qu'il n'y a pas beaucoup de compétitions de 4X400 mètres", explique Camille Laus.

La persévérance de Camille convainc la coach Carole Bam à la nommer capitaine: "Je me rappelle que quand je faisais la liste, Camille ne figurait pas parmi les filles que je pressentais pour le truc. Elle arrive, comme une fleur, et aujourd'hui, elle est, comme je l'appelle souvent moi, le boosteur".


La discipline la plus difficile en athlétisme

Inspirée par Kevin Borlée, son compagnon, et soutenue par Jacques Borlée, son entraîneur, Camille performe, avec son équipe, dans une discipline considérée comme la plus difficile en athlétisme."400 mètres, c'est quand même du sprint, mais c'est plus long, et donc il y a un moment, à chaque 400 mètres, le corps a envie de dire stop, les jambes disent stop, et c'est là que le mental doit entrer en compte, et qu'on doit repousser les limites de notre corps. Et c'est ce qu'on entraîne tous les jours à l'entraînement, c'est à chaque fois repousser cette limite".


"C'est quand même dommage de ne pas pouvoir vivre de son sport"

Ces bons résultats ne permettent pas à Camille de vivre de son sport. Elle travaille au sein de l’ASBL Esa, chargée d’améliorer la performance des sportifs. "C'est quand même dommage de ne pas pouvoir vivre de son sport, et de devoir combiner avec un boulot, parce que je pense que les résultats seraient encore meilleurs si on pouvait se consacrer à 100% à ça, et qu'on ait moins de stress ou de charge de travail à côté".


Peu de soutien et de moyens financiers

Si l’athlétisme reste une passion, la personnalité de Nafissatou Thiam la guide à avoir des ambitions. "Jamais je n'aurais imaginé tout ce parcours pour elle, et donc c'est aussi une inspiration, et c'est super beau à voir".

Parmi les clefs du succès du relais féminin: l’engagement personnel au service du collectif. Sans beaucoup de soutien ni de moyens financiers. Une réalité trop souvent présente dans le sport belge. 

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