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Coupe Davis: une victoire encourageante sans les "néo-Mousquetaires"

En se sortant du piège tendu par les Italiens, l'équipe de France a montré qu'elle pouvait se passer de ses "néo-Mousquetaires", tous absents en Italie où Lucas Pouille a assumé le rôle de leader et le double a franchi un palier.

L'an dernier, contre la Grande-Bretagne, les Bleus avaient aussi joué sans Jo-Wilfried Tsonga, Richard Gasquet, Gaël Monfils, et Gilles Simon mais le contexte - absence d'Andy Murray et rencontre à domicile - leur était plus favorable qu'à Gênes.

Pourront-ils pour autant faire sans l'un d'eux en demi-finales face à l'Espagne, surtout si Rafael Nadal est là? Retour sur les principaux enseignements de ce weekend prolongé à Gênes.

- Pouille n'a pas flanché -

En venant à bout de Fabio Fognini (20e mondial), un joueur imprévisible et coriace, surtout sur terre battue, Lucas Pouille a signé sa plus belle victoire en Coupe Davis. "Le cran et la solidité qu'il a montrés au niveau mental, c'était remarquable", a jugé l'ex-capitaine des Bleus Arnaud Clément. Jusqu'ici le jeune Nordiste (24 ans) n'avait pas totalement convaincu dans cette compétition, même s'il avait offert le point du Saladier d'argent aux Bleus en novembre. Le Britannique Kyle Edmund, 47e mondial il y a un an à Rouen, restait sa plus belle proie. Sa défaite contre le Serbe Dusan Lajovic, l'an passé en demi-finale, avait fait tâche et ses échecs contre les gros clients - Marin Cilic en 2016, David Goffin 2017 - avaient suscité des interrogations concernant sa capacité à se montrer décisif dans la compétition. "Il y a répondu de très belle manière. Il a aussi été un leader dans l'attitude avant la rencontre, en faisant l'impasse sur le tournoi de Miami pour se préparer sur terre", a apprécié Clément. Il lui reste maintenant à confirmer face aux tout meilleurs.

- Mahut et Herbert plus solides en double -

Nos matches sont de plus en plus pleins. Cela ressemble à ce que l'on fait sur le circuit", a estimé Nicolas Mahut, après le succès obtenu aux côtés de Pierre-Hugues Herbert en double. Herbert a renchéri en expliquant qu'il avait su apprivoiser la vénérable compétition et gérer les émotions, parfois dévorantes, qu'elle peut susciter. Difficile de contredire le tandem français au vu de sa prestation de samedi. Certes Simone Bolelli et Fabio Fognini sont complètement passés à côté après huit jeux équilibrés mais les Français sont restés solides de bout en bout. Battre les Italiens sur terre n'était pas une formalité. D'autant qu'ils avaient dominé le tandem tricolore en finale de l'Open d'Australie en 2015, sur une surface, dure, qui convient mieux au jeu de Herbert et Mahut. Mine de rien, ces derniers n'ont jusqu'ici perdu qu'un seul de leur six matches joués ensemble en Coupe Davis. C'était en demi-finales de l'édition 2016 face aux Croates Marin Cilic et Ivan Dodig.

- Un renfort bienvenu en demi-finale -

Pour les demi-finales, du 14 au 16 novembre en France, les Bleus auront très certainement besoin de renfort et de l'expérience de l'un des "néo-Mousquetaires". Jérémy Chardy, choisi pour épauler Pouille lors des simples, n'a certes pas démérité contre Fognini mais il n'a pas déjoué les pronostics non plus, subissant sa première défaite dans cette compétition. A leur meilleur niveau, Tsonga, Monfils ou Gasquet ne seront pas trop, surtout l'Espagne, qui a battu l'Allemagne (3-2) en quarts, fait le déplacement avec Rafael Nadal. "C'est une génération qui vieillit. Ils ont tous la trentaine passée et c'est dur pour eux d'être performant pendant toute une saison. Mais ils peuvent encore jouer à un niveau exceptionnel et seront sélectionnables s'ils sont en forme", estime Clément.

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