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FedCup: "Il fallait du temps", retrace Garcia

"Il fallait du temps", estime Caroline Garcia, sacrée en Fed Cup au bout de la campagne pour laquelle elle a renoué avec l'équipe de France, après deux ans de brouille, dimanche à Perth (Australie).

"On a réussi à mettre tous nos différends et nos ego de côté", s'est félicitée Garcia, qui a offert, associée à Kristina Mladenovic en double, le point du titre aux Bleues.

Q: Comment avez-vous rebondi après votre samedi douloureux (défaite 6-0, 6-0 face à Barty)?

R: "Ca n'a pas été super fluide. Il y avait évidemment beaucoup de déception après mon match, pas spécialement de l'avoir perdu, mais de la manière. Il y a toujours un mini trou de souris et je n'ai rien vu du tout contre Ashleigh (Barty). Après, Julien (Benneteau, le capitaine, ndlr) m'a annoncé la sélection pour le dimanche. Je ne pouvais m'en vouloir qu'à moi-même. J'ai accepté et je trouvais que Pauline (Parmentier) était tout à fait à sa place pour jouer ce quatrième simple. Et je me tenais prête pour le double décisif si on en avait un à jouer. J'étais vraiment ultra motivée."

Q: Auriez-vous imaginé remporter la Fed Cup en début d'année ?

R: "Je ne l'aurais pas imaginé parce que je n'étais vraiment pas dans quelque chose où je me projetais. J'étais vraiment sur la première rencontre à Liège (contre la Belgique, ndlr), c'était déjà une rencontre très difficile. Et puis c'était un peu particulier, c'était un peu tendu, on ne va pas se mentir, tout le monde l'a vu, mais on a réussi à mettre toutes notre ego de côté et à faire face. On a réussi à être soudées les unes avec les autres et à apprendre des erreurs qu'on a pu faire. Et petit à petit, on a fait notre chemin, et aujourd'hui, on est là avec le trophée."

Q: On aurait eu du mal à imaginer Mladenovic blottie contre vous, puis vous la tête sur son épaule...

R: "C'est sûr qu'il s'est passé beaucoup de choses. Mais on était vraiment là pour aller chercher notre rêve toutes ensemble. On a réussi à mettre tous nos différends et nos ego de côté. On savait qu'on ne pouvait pas aller le chercher chacune de notre côté, qu'il fallait qu'on soit une équipe. C'est ce qu'on a réussi à faire cette année. On est plusieurs à avoir rapporté des points, Pauline (Parmentier), Alizé (Cornet), Kristina a gagné ses deux simples ici, on est allé chercher le double décisif ensemble. On savait que c'était comme ça qu'on allait y arriver et c'est vraiment encore plus fort de l'avoir fait à l'autre bout du monde. C'est une belle histoire."

Q: Que vous apportiez le point décisif avec Mladenovic en double, c'est un symbole...

R: "On a réussi à être ensemble pendant tout ce match. Même si on ne joue plus ensemble, on a réussi à tirer le meilleur de nous-mêmes. Elle était en confiance, elle m'en a donné, j'ai réussi à me surpasser au filet pour mieux volleyer que jamais de ma vie en double. C'est dans les moments difficiles qu'on arrive à se surpasser, et c'est beau."

Q: Quel est l'apport de Julien Benneteau comme capitaine ?

R: "On est toutes des joueuses très différentes, avec des personnalités très différentes, et il a réussi à adapter son discours à chacune d'entre nous, à trouver les mots qui allaient nous faire briller un peu plus. Il a réussi à toucher des mots clés, comme le fait d'être une équipe, qu'on allait réussir à le faire ensemble. Il y a une belle cohésion, on est capable de faire la part des choses et de réussir à apporter notre meilleur."

Q: Seriez-vous revenue en équipe de France sans lui ?

R: "En tout cas, le discours qu'il a eu m'a plu, il a plu à mon père (qui l'entraîne, ndlr) aussi. Et d'abord, personnellement, je me sentais prête à revenir, je sentais que c'était un bon moment. Les années précédentes, quand je commençais à aborder le sujet avec mon père, c'était très délicat émotionnellement. Là, je me sentais plus forte, je pensais que j'avais grandi et que j'étais capable de revenir, et d'apporter à cette équipe, d'être performante. Parce que je ne voulais pas revenir pour revenir, et ne pas être performante sur le terrain. Je suis contente d'avoir pris cette décision. Et Julien a trouvé les mots justes. L'année dernière, je m'étais posé la question, mais c'était encore beaucoup trop dur pour moi émotionnellement de m'imaginer dans l'équipe, il fallait du temps pour laisser passer ça."

Propos recueillis en conférence de presse.

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