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Jo-Wilfried Tsonga reprend goût au tennis de haut niveau

Un petit tour dans les profondeurs du classement ATP, un passage par des tournois "de seconde zone" et un retour en quarts de finale d'un Masters 1000: à 34 ans, Jo-Wilfried Tsonga retrouve les joies du tennis de très haut niveau.

"Pour moi, c'est une semaine positive et je rentre dans mes objectifs cette année. Je suis parti de la 300e place mondiale et a priori je suis tête de série maintenant sur le prochain Grand Chelem" en Australie en janvier, s'est félicité l'ex-N.5 mondial (février 2012) vendredi, malgré son élimination aux portes du dernier carré à Paris.

Opéré d'un genou blessé en février 2018, il n'a pu reprendre la compétition qu'en septembre de la même année. Sept mois d'absence qui l'ont fait plonger à l'ATP: le 5 novembre 2018, il était 262e mondial et un an exactement plus tard, il fera lundi son retour dans le Top 30 mondial (29e). Le tout grâce notamment à un beau parcours à Bercy où il a battu successivement Andrey Rublev (22e), Matteo Berrettini (9e) et Jan-Lennard Struff (36e) avant de céder non sans panache face à Rafael Nadal (2e).

Mais pour en arriver là, il est reparti quasiment de zéro pour retrouver le goût simple de jouer au tennis.

En 2019, lui le finaliste de l'Open d'Australie 2008 et double vainqueur en Masters 1000 (Paris-2008 et Canada-2014), a rejoué trois tournois du circuit Challenger (la 2e division du tennis professionnel): il a été éliminé en quarts à Bordeaux, s'est imposé à Cassis et a perdu en demies à Orléans.

- "Redescendre" -

"Ca m'a fait du bien de redescendre vers la 300e place, de jouer des tournois de seconde zone. On savoure plus les grands tournois qui étaient presque devenus la routine. Alors que ce n'est pas normal de jouer devant des milliers de personnes et d'être chouchouté par le public !", a expliqué le Manceau.

"Quand on va dans ces tournois challengers, les conditions sont toujours plus difficiles. Mais il y a du combat, tous les joueurs ont envie d'avancer, ils rêvent tous d'être de grands champions et même le public est différent", a-t-il souligné, estimant que cette ambiance lui avait permis de se rappeler à quel point il faisait un "métier exceptionnel" et à quel point les matches serrés qui font s'enflammer le public comme il les a vécus à Bercy sont "une aubaine, du plaisir".

Dans cette salle parisienne où, avant cette année, il avait atteint en 2016 son dernier quart de finale en Masters 1000, il est en effet chez lui, porté par le public qui donne à chacune de ses rencontres des airs de finale.

D'ailleurs, il reconnaît que durant ce retour aux sources, ce qui lui a réellement manqué c'est ce type d'ambiance.

- "Trous d'air" -

Mais aussi brillant et satisfaisant que soit son parcours à Bercy, il ne considère pas que ce tournoi marque en soi un tournant, lui qui en a remporté deux en 2019 (ATP 250 de Montpellier et Metz).

"Quand je regarde ma saison, il n'y a pas non plus 15 trous d'air. J'ai perdu deux fois contre Medvedev en début d'année, j'ai perdu contre Djokovic, contre Nishikori, contre Thiem... Chaque fois que j'ai perdu d'autres matches, ce furent des matches très disputés où je n'ai finalement pas non plus démérité", a-t-il souligné en rappelant que le fait de ne pas être tête de série a compliqué la donne puisque "tu n'as pas le temps de commencer que tu tombes déjà contre les cadors".

"Jouer Rafa (Nadal) au premier tour, c'est pénible, le jouer en quarts c'est normal !", avait-il lancé avant la rencontre de vendredi.

Il a également connu une alerte physique au Masters 1000 de Monte-Carlo en avril où il a abandonné au 1er tour, mis à genoux par la drépanocytose, une maladie génétique qui affecte l'hémoglobine et provoque crises de douleurs, anémies et risques accrus d'infections.

Alors, cet enchaînement de succès à Paris contre de "gros joueurs", il l'attendait "parce que cela fait plusieurs mois que je sens que je joue très bien", a-t-il expliqué en reconnaissant encore des manques tant dans son physique que dans son tennis.

Et désormais, c'est en bon père de famille qu'il envisage sa carrière: "Je sais qu'il ne me reste pas 1000 ans à jouer non plus, donc je savoure", philosophe-t-il.

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