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Novak Djokovic est devenu dimanche à 36 ans le premier homme à remporter 23 titres du Grand Chelem et ce n'est pas Casper Ruud, son adversaire en finale à Roland-Garros qui allait l'en empêcher: le Serbe s'est imposé 7-6 (7/1), 6-3, 7-5.
"Ce n'est pas rien pour moi de remporter ici mon 23e titre du Grand Chelem parce que ça a été pour moi le tournoi le plus difficile à remporter, alors je suis submergé d'émotions", a déclaré Djokovic en recevant le trophée des mains de Yannick Noah, vainqueur il y a quarante ans.
"Je suis très heureux de partager avec vous ce moment très spécial pour moi", a-t-il lancé au public qui l'a soutenu comme rarement, en espérant voir cette page de l'histoire du tennis s'écrire sous ses yeux. Parmi les spectateurs, le triple vainqueur Gustavo Kuerten, les stars du foot Kylian Mbappé et Zlatan Ibrahimovic ou encore l'ancien quarterback Tom Brady.
Avant même que Djokovic ne reçoive sa coupe, il a reçu les félicitations de Rafael Nadal sur Twitter pour son "incroyable exploit".
Car une quête de vingt ans a trouvé son épilogue: depuis son arrivée sur le circuit professionnel en 2003, Djokovic courait derrière les statistiques de référence établies par ses glorieux adversaires Federer et Nadal. Il leur a ravi la plupart des records mais il restait le principal: celui des titres du Grand Chelem.
- Record absolu -
Ayant égalé Nadal en Australie en janvier, il l'a dépassé à Paris. Et il aura l'occasion à Wimbledon, où il sera le favori, d'égaler le record absolu, encore détenu par l'Australienne Margaret Court (24).
Il est en outre assuré de redevenir N.1 mondial lundi et donc d'entamer une 388e semaine au sommet de la hiérarchie mondiale (record). Et il devient le premier homme à avoir remporté au moins trois fois chacun des quatre tournois du Grand Chelem (10 fois l'Open d'Australie, 3 fois Roland-Garros, 7 fois Wimbledon et 3 fois l'US Open).
Rien à dire, le Serbe a bien mis à profit l'absence du maître des lieux Rafael Nadal (quatorze fois lauréat sur la terre battue parisienne). Au cours de ce faste tournoi, il en a aussi profité pour remporter le duel des générations en faisant plier physiquement en demi-finale son principal adversaire Carlos Alcaraz, N.1 mondial et qui représente l'avenir du tennis.
Dans la bataille des générations, Djokovic a enfoncé un autre clou en devenant le plus vieux vainqueur de Roland-Garros à 36 ans et 20 jours alors que Nadal avait 36 ans et deux jours l'an dernier. Le Serbe est le troisième joueur le plus âgé à s'imposer en Grand Chelem dans l'ère Open (depuis 1968), derrière Ken Rosewall (37 ans et deux mois à l'Open d'Australie 1972) et Roger Federer (36 ans et 6 mois en Australie en 2018).
La finale dimanche n'a pas été aussi à sens unique que celle de l'an dernier où Ruud avait été broyé par Nadal.
- "A quel point tu es fort" -
Ainsi, le Norvégien de 24 ans a-t-il mené dans la première manche avec un break jusqu'à ce que Djokovic revienne à 4-4. Et le Serbe a eu besoin de 90 minutes pour boucler ce premier set au tie break.
Mais au bout du compte, le Norvégien a bel et bien perdu sa troisième finale de Grand Chelem d'affilée (avec également celle de l'US Open 2022).
"Encore un record, encore une page d'histoire... Que dire si ce n'est à quel point tu es fort", a déclaré Ruud à l'adresse de son vainqueur en recevant le trophée du finaliste.
Record de titres du Grand Chelem (23), record de semaines passées comme N.1 mondial (388 à partir de lundi), record d'années terminées au sommet de la pyramide (7), record de titres en Masters de fin d'année (6 comme Federer) et en Masters 1000 (38)... Statistiquement, Djokovic est le plus grand. Mais nul doute qu'il va tenter de pousser encore plus ses records dans les quelques saisons qui lui restent, avec encore un des principaux à aller chercher, celui de 109 victoires sur le circuit détenu par Jimmy Connors. Djokovic en est à 94.