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Roland-Garros: Ferro poursuit son ascension, pas Burel

Fiona Ferro (49e) continue son ascension: la Française a atteint son tout premier huitième de finale en Grand Chelem, samedi à Roland-Garros, un palier que la jeune Clara Burel n'a pas réussi à franchir.

Sur le court Central, éclairé dès 16h00 et engoncé dans un froid automnal, Ferro a dû ferrailler pendant près de trois heures pour venir à bout de la Roumaine Patricia Maria Tig (59e) 7-6 (9/7), 4-6, 6-0.

L'attend désormais un face-à-face avec l'Américaine Sofia Kenin, N.6 mondiale et lauréate du dernier Open d'Australie.

Atteindre "mon premier huitième de finale en Grand Chelem ici, c'est vraiment la meilleure chose qui pouvait m'arriver", a souri la joueuse de 23 ans, qui n'avait jusque-là jamais dépassé le troisième tour en tournoi majeur.

Emmanuel Planque, son entraîneur depuis fin 2019, n'est "pas surpris": à partir de mi-mai, "on a eu une assez longue période pour travailler, elle a joué énormément, avec des garçons uniquement, et son niveau de jeu semble avoir franchi un palier", retrace-t-il.

Cette présence pour la première fois en deuxième semaine d'un Grand Chelem vient récompenser une progression discrète mais régulière, du top 100 à l'automne 2018 au top 50 début août. Elle vient aussi embellir encore une reprise post-Covid-19 sans aucune fausse note.

- Invaincue -

Ferro a ainsi enchaîné une 18e victoire consécutive, après ses succès dans deux tournois de préparation organisés par la Fédération française de tennis en juillet, à Nice et Cannes, puis son titre WTA à Palerme début août, le deuxième de sa carrière.

"J'ai eu le sentiment que des choses se sont enclenchées, et ça s'est vérifié à Palerme", poursuit Planque, en soulignant ses énormes progrès réalisés dans l'attitude.

Avant Roland-Garros toutefois, Ferro avait été contrainte à renoncer à la mini-tournée américaine Cincinnati-US Open concentrée à New York et n'avait plus joué depuis son sacre sicilien, la faute à un oedème aux côtes.

Ca ne l'a pas empêchée de poursuivre sur son élan.

Contre Tig samedi, rien que le premier set s'est étiré pendant 1h23. Mais après l'égalisation de la Roumaine a une manche partout, Ferro, à coup d'amorties bien touchées notamment, ne lui a plus laissé le moindre jeu dans le set décisif.

"C'était un match très difficile sur le plan physique et mental, je devais vraiment travailler sur chaque point", décrit-elle.

Peut-elle rêver plus grand dans cette édition 2020 ? "Pourquoi pas ?, répond Planque. On va continuer à être ambitieux."

"Je ne me fixe pas de limite", abonde son élève.

Au contraire de Ferro, Clara Burel a laissé filer la chance de s'inviter en deuxième semaine dès son premier Roland-Garros, à 19 ans seulement.

Trois balles de premier set sur l'engagement de son adversaire, une occasion de servir pour le gain de cette manche, et une pelletée de balles de break non converties: la jeune Bretonne, ex-N.1 mondiale juniors et au-delà du 350e rang au classement WTA, s'est procurée de multiples occasions face à Shuai Zhang (39e).

- Quand Djokovic ratisse -

Mais la Chinoise s'en est finalement sorti en deux sets très accrochés (7-6, 7-5) après plus de deux heures de combat.

Côté verre à moitié vide, Burel regrettait de ne pas avoir "su saisir les opportunités".

Côté verre à moitié plein, elle se sait désormais "capable de battre des filles du top 100, et même du top 50".

Ce n'est pas rien quand on sait que son éclosion a été freinée par une opération au poignet gauche au printemps 2019.

Novak Djokovic a lui maintenu le rythme: comme lors de ses deux premiers tours, le N.1 mondial n'a laissé échapper que cinq jeux (6-0, 6-3, 6-2) face au lucky loser colombien Daniel Galan. Il affrontera le Russe Karen Khachanov (16e) en huitièmes de finale.

Plus que son adversaire, c'est la pluie qui est venue le perturber. Le nouveau toit coulissant en une quinzaine de minutes, quand une soudaine averse inattendue s'est abattue, elle a contraint les services d'entretien à intervenir, outillés d'une brouette de terre battue et de râteaux, pour remettre le court en état. Même "Djoko" s'est amusé à passer quelques coups de râteau.

Stefanos Tsitsipas (N.6) a de nouveau économisé son énergie, lui qui avait été mené deux sets à zéro au premier tour. Tout comme Andrey Rublev (N.12).

Le premier a bénéficié de l'abandon (6-1, 6-2, 3-1) du Slovène Aljaz Bedene (56e), le second a éjecté 6-3, 6-2, 6-3 le Sud-Africain Kevin Anderson (118e).

Fin de parcours en revanche pour l'Italien Matteo Berretini (8e) et l'Espagnole Garbiñe Muguruza (15e).

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