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Roland-Garros: Gaston, Korda, Sinner, la vingtaine rugissante

Ces jeunes ne respectent personne: Hugo Gaston, Sebastian Korda et Jannik Sinner, nés en 2000 ou 2001, ont rallié vendredi les huitièmes de finale de Roland-Garros, une première pour eux en Grand Chelem, avec un sang-froid déconcertant, comme leurs idoles Rafael Nadal et Dominic Thiem.

. Gaston, la baffe

Seul Sinner, le plus jeune des trois (19 ans), arrivait à Paris avec un CV intéressant, notamment après son parcours à Rome où il avait écarté Stefanos Tsitsipas, N.6 mondial. C'est désormais un sérieux candidat, fort de trois succès en autant de sets, le dernier face à l'Argentin Federico Coria (6-3, 7-5, 7-5), qui se présentera en huitièmes.

Hugo Gaston, en revanche, était un illustre inconnu avant la quinzaine parisienne. Le Français, 239e mondial, n'avait disputé - et perdu - qu'un seul match dans un tournoi majeur, à l'Open d'Australie. Franchir le premier tour était donc déjà une première. Alors, battre Stan Wawrinka, 35 ans, triple lauréat du Grand Chelem dont Roland-Garros 2015, et encore finaliste à Paris en 2017, ex-N.3 mondial toujours dans le Top 20 (17e)...

Avec son tennis tout en variations et son sens de l'anticipation, le petit gaucher (1m73), dernier Français en lice, a réalisé un immense exploit en terrassant le Suisse, surclassé 6-0 au 5e set d'un combat interrompu pendant 2h30 par la pluie (2-6, 6-3, 6-3, 4-6, 6-0).

Une semaine après avoir fêté ses 20 ans, voici Gaston devenu le joueur le plus mal classé présent en huitièmes depuis un autre Français, Arnaud di Pasquale, en 2002. Les organisateurs ont eu le nez creux en l'invitant.

Sebastian Korda, fils de Petr, finaliste en 1992, n'est pas beaucoup mieux situé dans la hiérarchie mondiale (213e). Mais l'Américain, seul des trois passé par les qualifications, apprend vite lui aussi et sa victoire face à l'Espagnol Pedro Martinez (105e) n'a pas vraiment surpris, après la correction infligée à John Isner au tour précédent.

. Les cadors déroulent

Pour les trois jeunes loups qui dévorent la même moitié de tableau, la marche sera plus haute, beaucoup plus haute, pour rallier les quarts. Dans l'ordre de difficulté: Alexander Zverev, finaliste du dernier US Open, pour Sinner; Dominic Thiem, vainqueur à New York et double finaliste sortant, pour Gaston; et rien de moins que Rafael Nadal pour Korda! "Mon idole absolue", a lancé ce dernier, qui a baptisé son chat Rafa en hommage. Il faudra mettre l'admiration de côté.

Comme Korda et Sinner, les trois cadors n'ont pas laissé un set en route vendredi: 1h35 et cinq jeux perdus pour Nadal face à l'Italien Stefano Travaglia, 1h47 pour Zverev face au revenant italien Marco Cecchinato et 2h15 pour Thiem face au Norvégien Casper Ruud, autre promesse (21 ans) du circuit (6-4, 6-3, 6-1). L'Argentin Diego Schwartzman, outsider depuis qu'il a battu Nadal à Rome, n'a pas laissé échapper de manche non plus face au Slovaque Norbert Gombos.

. Halep expéditive, Bertens remise

Et chez les dames, rien de nouveau? Si, avec l'Italienne Martina Trevisan et l'Argentine Nadia Podoroska, issues des qualifications, et Iga Swiatek (19 ans), en progrès constants. La Polonaise n'a fait qu'une bouchée d'Eugenie Bouchard (6-3, 6-2) après avoir montré la sortie, au premier tour, à la Tchèque Marketa Vondrousova, finaliste en 2019.

Comme ses camarades de classe du tableau masculin, Swiatek devra faire un peu plus que réciter ses gammes si elle veut tenir le choc en huitièmes face à Simona Halep, N.2 mondiale. La Roumaine a pris une revanche éclatante sur Amanda Anisimova qui l'avait déchue de son titre en 2019 (6-0, 6-1). Entre la figure montante et une des patronnes du circuit, le duel de retourneuses promet.

Deux jours après avoir quitté le court victorieuse mais en fauteuil roulant, perclue de crampes, la Néerlandaise Kiki Bertens, 8e mondiale, a parfaitement récupéré pour étourdir Katerina Siniakova (6-2, 6-2). Son secret? "Du vélo et beaucoup de massages."

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