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Sri Lanka : Rajapaksa élu président avec 52,25 % des voix

(Belga) Gotabaya Rajapaksa, surnommé "Terminator", a remporté la présidentielle srilankaise avec 52,25% des suffrages, devançant largement son rival Sajith Premadasa (41,99%), a annoncé dimanche la commission électorale.

Gotabaya Rajapaksa, 70 ans, avait mené une campagne nationaliste axée sur la sécurité à la suite des attentats djihadistes qui ont fait 269 morts le 21 avril dans l'île d'Asie du Sud. Des kamikazes d'un groupe extrémiste local s'étaient fait exploser dans des hôtels de luxe et des églises chrétiennes en pleine messe. L'élection présidentielle de samedi a été l'un des votes les plus pacifiques au Sri Lanka, historiquement habitué aux scrutins meurtriers. Toutefois, des hommes armés ont ouvert le feu sur un convoi de bus d'élections musulmans, une attaque qui n'a pas fait de victimes, a indiqué la police. Le nouveau président Gotabaya Rajapaksa était l'une des clés de voûte du régime de son frère Mahinda, battu en 2015 par une coalition d'opposants et empêché par la Constitution actuelle de se représenter. En tant que plus haut responsable du ministère de la Défense à l'époque, il commandait de fait les armées sri-lankaises au moment de l'écrasement de la rébellion séparatiste tamoule en 2009. Quelque 40.000 civils tamouls ont péri au cours de cette ultime offensive, selon les défenseurs des droits humains qui accusent les Rajapaksa de crimes de guerre. Gotabaya Rajapaksa est aussi accusé - ce qu'il nie - d'avoir dirigé sous la présidence de son frère des "escadrons de la mort" qui ont enlevé à bord de camionnettes blanches des dizaines de Tamouls, d'opposants politiques ou de journalistes. Certains de leurs corps ont été ensuite jetés sur la route, d'autres n'ont jamais été retrouvés. Un célèbre journaliste a été assassiné en 2009 après la publication d'un article accusant Gotabaya de corruption dans le cadre d'un contrat d'armement avec l'Ukraine. Le retour au pouvoir des Rajapaksa préoccupe l'Inde voisine et les Occidentaux en raison de la proximité du clan avec la Chine. Pékin a prêté des milliards de dollars au Sri Lanka pendant les deux mandats de Mahinda Rajapaksa pour de grands projets d'infrastructures, une dette colossale qui place ce pays stratégique de l'océan Indien dans une situation de dépendance vis-à-vis de la Chine. (Belga)

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