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Tennis: Jannik Sinner, jeune homme pressé

Déjà qualifié pour les demi-finales du Next Gen de Milan, le Masters de tennis des moins de 21 ans, l'Italien Jannik Sinner, boucle à domicile une extraordinaire saison qui l'a vu gagner près de 500 places en quelques mois pour devenir le plus jeune membre du Top 100 actuel.

Le jeune homme, classé 95e à l'ATP, n'a pas de temps à perdre. C'est sur invitation qu'il participe au Next Gen, dont il est à 18 ans et deux mois le plus précoce des participants, mais il a déjà tout renversé.

Vainqueur de l'Américain Frances Tiafoe (47e mondial) mardi, il a facilement dominé mercredi le Suédois Mikael Ymer (N.74) pour s'assurer, déjà, une place dans le dernier carré à partir de vendredi.

Avec son visage de vrai gamin, son grand sourire et ses tâches de rousseur, l'Italien a des airs de sympathique adolescent. Mais sur le court, il martyrise depuis février des joueurs bien plus experts que lui.

Alors qu'il débuté l'année aux alentours de la 550e place et n'avait pas le moindre point ATP il y a à peine plus de 18 mois, Sinner a réellement explosé au mois d'avril avec une première victoire sur le grand circuit à Budapest.

Jamais passé par la case Juniors, il avait auparavant fait son chemin dans les tournois Futures, puis Challenger, avec un titre en février à Bergame.

Après Budapest, il a passé un tour en Masters 1000, à Rome, où il a obtenu la bénédiction de Roger Federer, qui avait fait appel à lui comme sparring-partner. "Je pense qu'on peut s'attendre à de grandes choses", avait pronostiqué le maître.

Les premières "grandes choses" sont venues en fin de saison, avec des victoires face à Gaël Monfils puis Tafoe, à Anvers, où Sinner est devenu le plus jeune demi-finaliste sur le grand circuit depuis Borna Coric en 2014.

Avec un nouveau tour passé à Vienne, Sinner a intégré le Top 100, à 18 ans et deux mois, soit à peu près l'âge qu'avaient Federer et Djokovic quand ils ont fait de même.

- La fin du ski -

"Ca a été une saison importante pour moi. Mon niveau de jeu s'est amélioré et mon classement aussi. Mais la route est longue pour arriver là où je veux arriver", a déclaré l'Italien avant le début du Next Gen. Là où il veut arriver ? "Gagner des Grand Chelem", l'US Open de préférence, et "être N.1 mondial".

"Le vrai Sinner, on le verra dans quatre ans. Il reste un joueur en construction", a tempéré dans le Corriere dello Sport son entraîneur Riccardo Piatti, ancien coach de Ljubicic, Gasquet, Raonic ou Djokovic, passé par son académie quand il avait 17 ans.

L'Italien en est d'ailleurs conscient et reconnaît avoir "de grandes marges de progression au service et en coup droit", ainsi que dans la gestion des échanges, lui qui contrairement à la majorité des Italiens a plus été formé sur surfaces rapides que sur terre battue.

Son coup fort est en revanche le revers, valorisé par sa rapidité de déplacement, son application à frapper la balle tôt et la confiance avec laquelle il joue depuis quelques mois.

Sa spectaculaire progression enregistrée cette année légitime en tous cas le choix fait il y a cinq ans, quand il a abandonné le ski pour se consacrer entièrement au tennis et rejoindre Piatti à Bordighera, en Ligurie (nord-ouest).

Né dans le Haut-Adige, tout au nord de l'Italie, à quelques kilomètres de l'Autriche, Sinner était en effet plutôt destiné aux sports d'hiver. Mais, "au ski, je ne m'amusais plus", a-t-il expliqué à la Gazzetta dello Sport.

"Je regardais les pentes depuis le portillon de départ et j'avais un peu peur. Au ski, c'est tout ou rien. Au tennis, tu peux toujours trouver une nouvelle occasion." Pour l'instant, il les saisit toutes.

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