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Tennis: "Sinner dans les cinq premiers en fin d'année", pronostique Pietrangeli

Nicola Pietrangeli, légende du tennis italien avec ses victoires à Roland-Garros ou en Coupe Davis, se réjouit auprès de l'AFP de l'émergence d'une nouvelle vague azzurra, incarnée par Jannik Sinner qu'il "voit dans les cinq premiers mondiaux en fin d'année".

"Pendant dix ans, on a été maintenu par les femmes, elles ont fait des choses extraordinaires. Maintenant, il y a une grande reprise des hommes", savoure l'ex-champion aujourd'hui âgé de 88 ans, recordman du nombre de matches disputés en Coupe Davis (164), compétition qu'il n'a jamais gagnée comme joueur mais comme capitaine de l'équipe d'Italie, en 1976.

Cette relève est emmenée par Matteo Berrettini, 26 ans, 8e mondial, absent cette année à Rome après son opération à une main, et Jannik Sinner, 20 ans, 13e mondial, opposé mercredi soir au 2e tour à un autre Italien, Fabio Fognini (57e).

"Sinner, il n'est peut-être pas aussi fort que Carlos Alcaraz, mais il est très fort et il va devenir encore plus fort. Je le vois dans les cinq premiers mondiaux en fin d'année", pronostique-t-il derrière ses lunettes noires.

Pietrangeli est ravi de pouvoir échanger en français, lui le natif de Tunis en septembre 1933, arrivé en Italie à 13 ans.

"Jusqu'à 18 ans, je jouais mieux au football qu’au tennis. J’ai joué avec les jeunes de la Lazio mais un jour ils ont voulu me prêter à une autre équipe. Quand tu joues au football, tu es esclave de ton équipe... Alors j’ai vu le mirage des voyages (et opté pour le tennis, ndlr). Peut-être que j’ai bien fait ?", s'amuse-t-il dans une question purement rhétorique.

- "Un peu mon tournoi" -

Deux fois vainqueur à Roland-Garros (1959, 1960, outre deux finales perdues) et à Rome (1957, 1961), demi-finaliste à Wimbledon, il est devenu l'ambassadeur du tennis azzurro, au point que le court emblématique du Foro Italico, théâtre du tournoi de Rome, porte son nom depuis 2006.

"En Italie, je suis le seul sportif vivant ayant un terrain à son nom... J'espère que ça va durer encore un peu!", lance-t-il, installé non pas sur les gradins du vénérable court entouré de statues en marbre mais sur la terrasse VIP surplombant les terrains annexes.

"Ce terrain ce n’est pas le plus important, ni le plus grand, mais c’est de loin le plus beau du monde", s'enthousiasme-t-il.

"Ce n’est pas moi qui le dis, ce sont tous ceux qui y ont joué ! Entrer sur un terrain comme celui-là, avec les statues, surtout quand c'est la première fois, c’est quelque chose. Même si ce n’est pas pareil, c'est comme entrer la première fois sur le central à Wimbledon ou Roland-Garros", assure Pietrangeli.

Et malgré une vilaine chute qui le fait souffrir du dos ces jours-ci, il ne manquerait pour rien au monde le rendez-vous annuel avec les meilleurs joueurs du monde.

"Ce tournoi, c'est quand même un peu mon tournoi", glisse-t-il, ravi de voir les travées de nouveau remplies après deux éditions (2020 et 2021) disputées quasiment entièrement à huis clos: "On sent que le public avait une grande envie de revenir... A Rome, s'il fait beau, les gens sortent, ça va être plein tous les jours."

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