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Cyclisme: Alaphilippe donne rendez-vous aux Mondiaux

Deux cents mètres: c'est tout ce qu'il a manqué à Julian Alaphilippe à Québec puis à Montréal, deux jours plus tard, pour remporter une des deux courses canadiennes dont il avait fait "un bon test" à deux semaines des Championnats du monde dans le Yorkshire (29 septembre).

"Les sensations reviennent bien", a assuré le puncheur qui avait affiché son objectif avant le tandem canadien: "se faire plaisir et être là dans le final". Objectif atteint pour le N.1 mondial qui aurait pu jouer la gagne à Québec avec une meilleure entente entre Peter Sagan, Greg Van Avermaet et Diego Ulissi. Et même remporter le Grand Prix de Montréal dimanche sans le sacrifice du triple champion du monde slovaque dans le groupe de chasse qui a avalé Alaphilippe juste avant la ligne.

"J'ai bouché le trou tout seul, a reconnu Sagan sur Instagram. Cet effort m'a coûté et je n'ai plus eu assez d'énergie dans les jambes pour disputer le sprint."

Au-delà du résultat brut, une 8e place à Québec et une 13e à Montréal, le Français est à chaque fois passé tout proche de l'emporter -à 200 m près- grâce à une attaque tranchante dans les tout derniers kilomètres.

L'Alaphilippe du printemps n'aurait sans doute pas fait de quartier sur les rives du Saint-Laurent, mais une saison longue et sensationnelle -qui "restera peut-être comme la plus belle de ma carrière", prédit-il- est passée par là. Commencée fin janvier avec une victoire d'étape sur le Tour de San Juan en Argentine dès son deuxième jour de compétition…

- Plus de fraîcheur -

Pris dans le tourbillon d'un Tour de France aussi magnifique qu'éreintant avec trois semaines d'Alafmania, 14 jours en jaune et deux victoires d'étape, le Français n'a pas touché son vélo pendant près de deux semaines en août et Montréal n'était que son 6e jour de course depuis cette pause.

Certes, au même moment l'année dernière, il avait gagné le Tour de Grande-Bretagne puis celui de Slovaquie, mais il était arrivé avec bien plus de jours de compétition dans les pattes à Innsbruck après sa coupure post-Tour (précisément 13) et n'avait pu suivre le tempo dans la dernière ascension du circuit.

"D'un point de vue personnel, c'est sûr que je manquais un peu de fraîcheur", a reconnu rétrospectivement Alaphilippe au Canada.

"L'enchaînement Tour de Grande-Bretagne puis Tour de Slovaquie, ça a été des supers souvenirs, mais ce n'était peut-être pas la meilleure option pour le Mondial", a-t-il estimé.

Cette fois, il a donc préféré miser sur un programme allégé: "Là, j'aurai une approche différente. Ca ne va peut-être pas tout changer, mais j'aurai fait le maximum."

- Cosnefroy le 8e homme -

En plus de parfaire sa condition, les deux courses canadiennes, ses deux dernières d'ici les Championnats du monde, ont aussi permis de révéler le dernier homme à l'accompagner dans le Yorkshire: Benoît Cosnefroy, sacré champion du monde espoirs il y a deux ans.

Le sélectionneur de l'équipe de France Thomas Voeckler avait déjà donné sept des huit noms, mais se réservait le dernier après le Canada. La 10e place du jeune coureur de l'équipe AG2R (23 ans) à Québec puis son numéro à Montréal où, à 200 m près, il aurait pu se disputer la victoire avec Alaphilippe, ont certainement pesé dans son choix.

"En dépit de sa jeunesse, il sent très bien la course et sait effectuer ses efforts aux moments opportuns de celle-ci. Cet aspect est primordial sur une compétition sans usage de l'oreillette comme c'est le cas lors d'un Championnat du monde", a justifié Thomas Voeckler au moment de dévoiler le dernier atout à épauler Alaphilippe dans deux semaines.

"Quand on a un leader comme Julian, forcément on a envie de l’entourer, a réagi Cosnefroy à Montréal. Le N.1 au monde est français, j’avais envie d’être dans cette équipe pour essayer de l’emmener à la victoire."

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