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Cyclisme: l'avenir de l'équipe B&B Hotels "menacé" selon son manageur

Annoncé flamboyant cet été, l'avenir de l'équipe cycliste B&B Hotels s'inscrit désormais en pointillés faute pour l'instant de trouver le sponsor qui doit lui permettre de changer de dimension avec la Ville de Paris comme partenaire.

"L'avenir est menacé", admet le manageur de la formation française Jérôme Pineau dans une interview publiée mercredi dans le quotidien Le Télégramme, où il explique avoir demandé un délai de grâce aux instances pour déposer d'ici la fin du mois son dossier permettant d'obtenir la licence à l'Union cycliste internationale (UCI).

"Nous avons fait part aux instances de notre besoin d'avoir encore les quinze jours qui viennent pour obtenir des réponses et présenter un dossier solide après de l'UCI et de la DNCG. J'ai cinq pistes très sérieuses, j'attends des réponses définitives le 21, le 28 et le 29 novembre", développe l'ancien coureur professionnel.

On est loin de l'effervescence de juillet lorsque, le jour de l'arrivée du Tour de France, Jérôme Pineau annonce le projet d'une équipe masculine "de très haut niveau", accompagnée d'une équipe féminine et d'une académie, en s'associant avec la Ville de Paris qui, sans apporter de financement, doit apporter son image et favoriser l'arrivée d'un gros co-parraineur.

C'est alors l'heure des grands rêves. Avec un budget espéré de 15 millions d'euros, Pineau annonce viser à moyen terme un podium sur le Tour de France et à court terme l'accession rapide au World Tour, la première division du cyclisme mondial.

L'arrivée de coureurs prestigieux comme Mark Cavendish est évoquée.

- "L'impression que ça recule" -

Trois mois plus tard, c'est un tout autre tableau qui se dessine. Alors que pour l'instant seul B&B Hotels a renouvelé son engagement (pour 5 millions d'euros, selon différentes sources), Jérôme Pineau prévient: "Le budget actuel n'est pas suffisant pour espérer évoluer au niveau où on l'espère. Le cas échéant, on devra prendre des décisions", ce qui pourrait notamment viser certains coureurs qui sont aujourd'hui forcément inquiets.

"J'y croirai jusqu'à la dernière minute de la dernière journée. Je l'ai dit, j'attends des réponses. Et si un chef d'entreprise a envie de venir nous accompagner, on ne lui claquera pas la porte. Ce sera le début d'autre chose où la fin de tout. Mais j'exclus de tirer le rideau."

Côte mairie de Paris, on suit les choses avec un oeil circonspect. "Ça a du mal à avancer. En fait, on a même l'impression que ça recule", déplore un élu de la mairie.

"Lever plusieurs millions d'euros dans le contexte économique actuel pour un projet de cette ampleur ce n'est pas évident. Le temps ne joue pas en leur faveur", ajoute cette source.

En attendant le dénouement, la création d'une Maison du vélo à Paris, qui devait accompagner le projet, est en stand-by, souligne-t-on du coté de la mairie.

Quant à Didier Quillot, ancien patron d'Orange et ex-directeur général exécutif de la Ligue de football professionnel, qui était à l'origine de ce projet de "city branding" visant à faire la promotion d'une ville à travers le cyclisme professionnel, il refuse pour l'instant de s'exprimer mais assure à l'AFP qu'il est toujours à bord.

Pour Jérôme Pineau, le temps presse et s'il veut rester "optimiste", il admet aussi que l'équipe risque de ne "pas survivre". "Si la catastrophe se produit, on ne sera pas les premiers ni les derniers à qui ça arrive. Mais on se bat pour éviter ça. Nous avons 18 coureurs sous contrat, 25 personnes dans le staff et une petite dizaine d'athlètes en vue. C'est à eux que je pense", dit-il.

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