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Cyclisme: Nacer Bouhanni revient de loin

Un an et demi qu'il n'avait plus goûté la victoire, en une semaine Nacer Bouhanni (Arkéa-Samsic) en a avalé deux lampées: après une première en Arabie saoudite vendredi, il en a savouré une deuxième sur le Tour de La Provence jeudi.

"D'où je reviens, c'est sûr que c'est une grosse satisfaction", a soufflé le sprinteur français, dont la carrière prenait le chemin d'un gâchis.

Après sept jours de course en 2020, Nacer Bouhanni a déjà accroché deux succès. Certes, pas les lignes les plus prestigieuses de son palmarès, mais il ne s'était plus imposé en aussi peu de temps depuis les Boucles de la Mayenne en juin 2018.

Une éternité pour un coureur qui a signé sa 67e victoire chez les pros jeudi et qui compte surtout trois succès sur la Vuelta et autant sur le Giro, dont il a ramené le maillot cyclamen du classement par points en 2014.

L'effet Arkéa-Samsic, qu'il a rejoint cet hiver après cinq années chez Cofidis?

Sitôt la ligne passée, Nacer Bouhanni a salué le "super travail de l'équipe", dont même le champion de France Warren Barguil s'est mis à la tâche pour boucher l'écart avec l'échappée du jour dans les dix derniers kilomètres.

"Warren a une super mentalité. Ça ne m'étonne pas", a appuyé le sprinteur.

"C'est quelqu'un qui est très volontaire pour l'équipe et faire briller le maillot. C'est comme ça que l'équipe fonctionne. Quand nous les leaders, on s'entraide entre nous, ça pousse l'équipe vers le haut."

- "Si je peux aider..." -

Une ambiance qui tranche avec la fin de son aventure chez Cofidis marquée par sa relation orageuse --voire cyclonique-- avec son ancien manager Cédric Vasseur, arrivé aux commandes de l'équipe fin 2017.

"Depuis deux ans, je vis un cauchemar, un enfer", avait lancé en juillet le sprinteur sur le site Cyclism'Actu.

Une réponse aux explications de son patron sur sa non-sélection pour le Tour de France, pour la deuxième fois en deux ans. Cédric Vasseur avait expliqué vouloir aligner l'équipe "la plus solidaire possible".

La rupture entre les deux hommes semble consommée depuis la Route d'Occitanie en juin 2018, l'avant-dernier succès de Nacer Bouhanni sous le maillot Cofidis. Il s'était imposé d'un boyau sur son équipier Christophe Laporte, l'autre sprinteur de la formation.

"Les consignes étaient de jouer la carte Laporte lors de la première étape. On l'a vu, Christophe sait se mettre au service d'un autre, pour Nacer c'est plus problématique", avait allumé Cédric Vasseur.

Difficile de ne pas faire le lien avec cet épisode jeudi aux Saintes-Maries-de-la-Mer où Bouhanni a lancé: "Demain si je peux aider Warren et Nairo (Quintana), je ne m'en priverai pas". Et d'appuyer: "Quand on voit un leader travailler pour un autre, on fait le maximum ensuite."

Tant mieux, il pourrait avoir besoin d'eux dimanche pour arracher un troisième bouquet chez lui à Aix, où le traditionnel sprint qui clôt le Tour de la Provence paraît menacé cette année par les nouvelles difficultés semées le long du parcours.

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