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Dopage: cinq ans et demi de prison requis contre le Dr Schmidt dans l'affaire Aderlass

L'accusation a requis vendredi cinq ans et demi de prison contre le Dr Mark Schmidt, principal accusé jugé à Munich dans le procès de l'affaire de dopage sanguin dite "Aderlass".

Le verdict doit être prononcé vendredi prochain.

Le procureur Kai Gräber a en outre réclamé une interdiction d'exercer la médecine de cinq années contre l'accusé, en détention préventive depuis février 2019.

Le médecin allemand, soupçonné d'être la tête pensante d'un vaste réseau de dopage sanguin international démantelé en février 2019, dans le cadre de l'opération "Aderlass" ("saignée" en allemand), est jugé avec quatre de ses complices.

L'affaire avait éclaté le 27 février 2019, lorsque la police autrichienne avait procédé à une spectaculaire descente sur le site des Championnats du monde de ski nordique, dans le Tyrol autrichien. L'enquête avait permis d'identifier dans un premier temps 23 sportifs dopés, essentiellement skieurs de fond et cyclistes. Le procès n'a pas permis de faire émerger d'autres noms.

Plusieurs sportifs et un entraîneur autrichiens ont déjà été condamnés à des peines de prison avec sursis par la justice de leur pays, certains ont également été sanctionnés par les autorités sportives.

Au final, le procureur de Munich a retenu les cas de douze sportifs dopés entre 2013/2014 et 2018/2019, "une centaine de fois" au total.

Il s'est aussi félicité de l'évolution de la législation, qui a permis de juger le Dr Schmidt. "Nous avons défriché des terres inconnues du droit, un tel procès n'avait encore jamais eu lieu", a-t-il dit, soulignant que la loi antidopage appliquée dans cette affaire n'existe en Allemagne que depuis 2015.

Pour le complice principal, Dirk Q., il a requis une peine de prison ferme couverte par la détention préventive. Contre les trois autres accusés, dont le père du Dr Schmidt, il a demandé des peines de prison de un à deux ans avec sursis.

Selon l'acte d'accusation, Mark Schmidt avait dopé des sportifs lors des Jeux olympiques d'hiver 2014 et 2018, d'été 2016, mais également sur le Tour de France 2018, le Giro 2016 et 2018 et la Vuelta 2017, sans parler des Mondiaux de ski nordique 2017 et 2019.

Pendant les débats, l'accusé s'est décrit comme un médecin "fasciné par le sport de haut niveau", et non par l'argent: "Au final je ne faisais pas de bénéfices, j'ai toujours vu ça comme un hobby", a-t-il assuré, suscitant l'ironie de l'accusation.

Né dans une famille de sportifs, il avait été lui-même élève de sport-études section ski alpin dans sa jeunesse.

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