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Importation d'EPO: prison avec sursis requise contre le mari de Jeannie Longo

L'avocate générale de la cour d'appel de Grenoble a réclamé mercredi la confirmation de la condamnation à un an de prison avec sursis de Patrice Ciprelli, mari et entraîneur de la légende du cyclisme Jeannie Longo, accusé d'importation frauduleuse d'EPO.

"Ce n'est pas un citoyen lambda à qui on reproche d'avoir commandé des produits bizarroïdes mais à un entraîneur", a lancé l'avocate générale Gisèle Auguste, pour qui "le faisceau d'indices" est réel et l'infraction constituée.

La cour rendra sa décision le 27 juin.

M. Ciprelli avait fait appel de sa condamnation en première instance, le 9 mars 2017, assortie d'une amende douanière de 5.800 euros pour avoir acheté à l'étranger 33 boîtes ou flacons d'érythropoïétine (EPO), un produit dopant, pour un montant de 3.110 dollars (2.920 euros) entre le 14 septembre 2008 et le 14 septembre 2011.

Interrogé sur la raison de son appel, cet homme de 64 ans, visage tendu, a simplement répondu: "Je n'ai pas introduit de produit". Et de réitérer sa version, insistant de nouveau sur un possible "complot" visant, à travers lui, son épouse.

Quand l'affaire avait éclaté, en septembre 2011, via un article dans le journal l'Equipe, Jeannie Longo ambitionnait de finir sa carrière aux Jeux olympiques de Londres en 2012.

Mais s'il a beaucoup été question de son illustre épouse -- venue cette fois à l'audience -- , ce ne fut que pour évoquer le "contexte particulier" du cyclisme de haut niveau et des soupçons de dopage entachant ce sport, comme l'a rappelé la présidente, car le dossier se résume à une infraction au Code des douanes.

Rien n'a permis d'établir à qui avaient servi les flacons d'EPO. L'expert en pharmacologie avait juste souligné que les quantités pouvaient "peu vraisemblablement" convenir à un usage thérapeutique individuel.

Dans une première version, M. Ciprelli avait argué d'un usage personnel pour récupérer plus vite d'une blessure. Avant de se rétracter et de ne plus jamais revenir sur ses dénégations.

Plaidant la relaxe, son nouvel avocat, Me André Soulier, a dénoncé une "affaire orientée dès le début contre M. Ciprelli" et laissant apparaître un "océan d'incertitudes".

Le ténor lyonnais s'est étonné que l'ami Michel Luchatelli, "avec un site à son nom et qui reçoit les commandes", ait été laissé "en dehors de cette affaire" où sa "complicité" aurait pu être discutée. Idem pour Edwige Pitel, ancienne maîtresse de Ciprelli et cycliste de haut niveau, qui "se met spontanément à la disposition des enquêteurs" et apporte un certain nombre de pièces.

La Fédération française de cyclisme (FFC), toujours partie civile, s'est défendue de faire de M. Ciprelli une "victime expiatoire", selon M. Paul Mauriac, tout en affirmant vouloir "continuer à se battre contre ces pratiques".

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