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JO-2020: gradins clairsemés dans les rares lieux de compétition ouverts au public

Pandémie de Covid-19 oblige, les Jeux olympiques de Tokyo se déroulent essentiellement à huis clos. Mais dans les rares lieux de compétition accueillant des spectateurs, les gradins sont au mieux clairsemés.

Pour éviter que la situation sanitaire ne s'aggrave, les organisateurs des JO et les autorités nippones - nationales et locales - ont drastiquement limité l'accès aux spectateurs: près de 98% des épreuves se tiennent à huis clos, et seuls deux départements, relativement éloignés de la capitale, accueillent du public.

Le Fuji Speedway de Shizuoka, à une centaine de kilomètres au sud-ouest de Tokyo, ne croulait pas sous l'affluence mercredi, avec 2.600 entrées pour les épreuves de cyclisme du contre-la-montre, pour une capacité autorisée de 10.000 places, selon les organisateurs. La capacité totale est de 22.000 places.

Parmi les spectateurs épars, Michio Miura, 47 ans, et son épouse Mayumi, avouent avoir hésité jusqu'à la veille à venir voir l'épreuve à cause des risques d'infection. "Si on attrapait le coronavirus, ce serait une ombre sur les Jeux", juge Mme Miura, qui était favorable à la tenue de l'événement, contrairement à la majorité de ses compatriotes.

"Finalement, on est venu car on s'est dit qu'il y aurait peu de gens et que les risques seraient limités, comme l'épreuve a lieu en extérieur", ajoute-t-elle.

Pour Naoto Sugiyama, c'était "une occasion à ne pas rater", même si ce consultant de 52 ans regrette l'absence "d'une foule de supporteurs pour encourager les coureurs".

Cette maigre affluence, qui s'explique aussi par l'éloignement de la capitale, n'était cependant pas pour déplaire à certains spectateurs, heureux de pouvoir être quasiment seuls aux premières loges de la course.

"C'est vraiment appréciable qu'il y ait peu de gens", se réjouit Satoru Onishi, 55 ans, assis en bas des tribunes. "Si on avait été serrés comme des sardines, ça aurait été pénible".

- "Seule occasion" -

Peu de risques d'attroupements majeurs: selon le comité organisateur de Tokyo-2020, 70.000 billets restaient valides après la décision de huis clos quasi-total - sur un total de 3,63 millions de billets vendus -, mais 30.000 seront remboursés à la demande de leurs acquéreurs ayant renoncé à faire le déplacement.

Au stade de Miyagi (nord-est du Japon), l'autre département dont les épreuves accueillent du public, les gradins ont aussi sonné creux, avec en moyenne moins de 2.000 spectateurs pour chacun des trois premiers matches de football qui se déroulaient dans cette enceinte de 49.000 places, toujours selon les organisateurs. Bien moins que la jauge de 10.000 spectateurs autorisés.

Daisuke Ono, 37 ans, installé mercredi dans les tribunes du Fuji Speedway de Shizuoka avec son épouse et leurs quatre enfants, confie aussi avoir "hésité". "Mais comme Shizuoka était pratiquement le seul endroit où voir les JO, c'était l'occasion", dit-il.

Certains spectateurs, s'attendant à des arènes presque vides, ont même été agréablement surpris. "J'avais entendu qu'il y avait beaucoup de demandes de remboursement, donc je pensais honnêtement qu'il y aurait moins de monde", déclare Tomoe Kogo, 53 ans, vêtue d'un kimono recouvert d'anneaux olympiques. "Ça aurait été triste".

"Après toute la négativité qu'il y a eu autour de ces Jeux, je pense que les gens réalisent que c'est leur seule chance de voir" des épreuves, a déclaré à l'AFP Sarah Barton Smith, responsable de la communication des épreuves du Fuji Speedway. "Cela a quand même fait venir du monde".

La Néerlandaise Annemiek van Vleuten, sacrée mardi championne olympique du contre-la-montre féminin, a aussi exprimé sa surprise et son émotion que le public soit venu au rendez-vous.

"C'était extraordinaire de voir des gens à l'arrivée, ils étaient si mignons, je ne m'y attendais pas et c'était vraiment sympa de voir des Japonais ici", s'est-elle exclamée après son sacre olympique. "Ça m'a donné la chair de poule!"

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