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Le Giro se prépare à l'enfer du Zoncolan

Le Giro a offert sa 13e étape aux sprinteurs, vendredi, à Nervesa della Battaglia, où l'Italien Elia Viviani s'est imposé pour la troisième fois à la veille de l'effrayant Monte Zoncolan.

Pour les favoris de la course rose, le Britannique Simon Yates en tête, l'étape de transition dans la plaine du Pô (nord) n'a pas eu de conséquence. Ils ont laissé à l'avant les sprinteurs du peloton s'échiner derrière l'Italien Marco Coledan, parti dans le final mais repris aux 300 mètres.

"J'ai hâte d'être à demain (samedi)", a confié Simon Yates à l'arrivée en avouant avoir passé "la journée la plus facile depuis le départ" de Jérusalem. "Si tant est qu'une journée sur le Giro puisse être facile", a ajouté le porteur du maillot rose, avec un sourire.

A Nervesa della Battaglia, une localité marquée par une bataille sanglante à la fin de la Grande Guerre en 1918, Viviani a enlevé son 3e succès depuis le départ, le premier sur le sol italien puisqu'il avait gagné auparavant en Israël (Tel Aviv et Eilat). Il a signé sa 4e victoire d'étape en même temps que la... 1250e pour un Italien dans l'histoire centenaire du Giro (depuis 1909).

Si la légende de la course rose s'est forgée en montagne, c'est seulement au XXIe siècle que le Giro a découvert le Zoncolan. En 2003, par le versant de Sutrio. Puis en 2007, par celui d'Ovaro, devenu un classique puisque trois autres arrivées ont eu lieu ensuite dans ce stade naturel géant.

- Pour grimpeurs légers -

"Vous qui entrez ici, perdez toute espérance": la citation de Dante, que les coureurs pourront lire à Ovaro, donne le ton, en ouverture de la montée de 10,1 kilomètres, sans le moindre répit. L'une des plus dures d'Europe, convient-on dans le peloton, au vu de ses 11,9 % de pente moyenne, avec une pointe à 22 %, pour atteindre le fameux stade naturel, situé à 1730 mètres d'altitude.

"Le Zoncolan avantage les grimpeurs légers", estime Julien Pinot, frère et entraîneur de Thibaut Pinot qui occupe la troisième place du classement, à 1 min 04 sec de Yates (et à 17 sec de Tom Dumoulin).

"Si Chaves avait été encore dans le match, il aurait été le client. Yates paraît très fort, c'est un grimpeur léger, Pozzivivo aussi. Dumoulin, normalement, devrait avoir des difficultés sur ce col. Mais cette étape arrive après deux semaines de course, souvent intenses et nerveuses. La fatigue s'accumule, c'est un facteur qui va compter", poursuit Julien Pinot.

Thibaut Pinot, troisième au classement, va découvrir le Zoncolan. "Il a vu les vidéos, les photos des passages-clés", relève son frère qui préfère garder secret le choix du braquet. "La connaissance du terrain est importante mais ce n'est pas une classique où le placement est très important. Dans le Zoncolan, le principal est d'avoir les bonnes jambes".

L'objectif ? "Etre toujours dans le match en vue de la troisième semaine", répond l'entraîneur de l'équipe Groupama-FDJ. Réponse, samedi soir, au bout des 186 kilomètres de cette étape très attendue, qui comporte quatre ascensions avant l'ultime montée.

Les organisateurs, qui seront aidés par 1200 volontaires, attendent quelque 100.000 spectateurs sur la montagne symbole du Frioul. Pour la première fois, tous devront passer par des points-contrôles équipés de détecteurs de métaux, sécurité oblige.

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