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Liège-Bastogne-Liège: consolation pour Roglic, désillusion pour Alaphilippe

Liège-Bastogne-Liège a offert dimanche une consolation inattendue au grand battu du Tour de France, Primoz Roglic, et une désillusion totale à Julian Alaphilippe, passé sur la ligne par le Slovène pour avoir levé les bras trop tôt et finalement déclassé, la faute à un écart dans l'explication finale.

Le champion de Slovénie a réglé au sprint un petit groupe de favoris qui s'est détaché dans la Roche-aux-Faucons, la dernière montée de la Doyenne. Le maillot jaune déchu du Tour de France a soufflé la victoire à Julian Alaphilippe, dont c'était la première sortie avec le maillot arc-en-ciel, en jetant son vélo sur la ligne.

Après déjà quatre rendez-vous manqués avec la Doyenne, le Monument taillé pour le puncheur Français, Alaphilippe a certainement vécu sa pire édition de Liège-Bastogne-Liège, avec 257 kilomètres réduits à néant dans le dernier mètre.

Les bras déjà en l'air en signe de victoire, le Français s'est décomposé quand il a vu la silhouette jaune de Primoz Roglic le remonter sur sa droite.

La photo finish n'a fait que confirmer ce qu'il devinait déjà, à voir son visage: le Slovène a bien passé la ligne avant lui.

"Lever les mains un peu trop tôt, c'est la première fois de ma carrière que ça m'arrive et ce sera la dernière", promet le Français, "déçu" et "surtout désolé".

"Désolé" de l'écart dont il s'est rendu coupable dans les derniers hectomètres et qui a forcé le Suisse Marc Hirschi, médaillé de bronze à Imola, à déchausser pour éviter la chute.

Une faute qui a provoqué sa rétrogradation de la deuxième à la cinquième place par le jury des commissaires.

- "Je n'ai pas fait exprès" -

"J'ai commencé mon sprint à 200 mètres de l'arrivée, mais j'ai ensuite commis cette erreur, dont j'assume l'entière responsabilité, prend sur lui le Français. Je suis conscient que mon écart a causé un problème aux autres coureurs et je m'en excuse, mais je tiens à souligner que je ne l'ai pas fait exprès".

La décision des commissaires lui évitera certainement aussi de trop ressasser sa célébration précoce.

"Tout ce que je peux faire maintenant, c'est me concentrer sur les prochaines courses", préfère ne pas s'épancher le champion du monde.

En bonne position pour l'emporter avant l'incident, Marc Hirschi, promu de la troisième à la deuxième place avec le déclassement du Français, n'en porte pas rigueur à Alaphilippe.

"J'étais vraiment près de sa roue, j'ai voulu lancer mon sprint et il a bougé vers la gauche alors que j'étais vraiment très près. Ca peut arriver dans un sprint, c'est comme ça", a lâché le Suisse, l'une des révélations du Tour de France.

- Roglic dans le beau rôle -

Pour le grand battu de la Grande boucle, quelle consolation en revanche ! Primoz Roglic, plus bas que terre il y a deux semaines quand Tadej Pogacar l'a dépossédé du maillot jaune dans le contre-la-montre du Tour de France à la veille de l'arrivée, a cette fois le beau rôle.

"Sur le moment c'était vraiment, vraiment très serré. Je pouvais pas croire que je l'avais fait, c'est incroyable", a savouré Roglic, la mine autrement plus radieuse qu'il y a deux semaines à la Planche-des-Belles-Filles.

"Je voulais absolument remporter un Monument dans ma carrière. Je suis extrêmement fier et heureux de l'avoir fait".

Le N.1 mondial au classement UCI a basculé avec un quatuor cinq étoiles vers Liège après une attaque de Julian Alaphilippe à 500 mètres du sommet de la Roche-aux-Faucons (1.300 mètres à 11%).

Le vainqueur du Tour de France Tadej Pogacar et Hirschi médaillé de bronze à Imola complétaient ce groupe "all star" qui s'est expliqué pour la victoire malgré le retour d'un autre Slovène, Matej Mohoric, quatrième après le déclassement d'Alaphilippe.

Pogacar, finalement classé troisième, n'a pu que s'incliner cette fois devant son aîné slovène.

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