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Mondiaux sur piste: Kouamé, la divine surprise

Âgée de 20 ans seulement, Marie-Divine Kouamé a apporté samedi à la France sa deuxième médaille d'or aux Championnats du monde de cyclisme sur piste en créant la surprise sur le 500 m à Saint-Quentin-en-Yvelines, le site des prochains JO.

Au lendemain du titre de Mathilde Gros sur la vitesse, la jeune Francilienne a enflammé le vélodrome en devançant au panache l'Allemande Emma Hinze et la Chinoise Yufang Guo.

"Championne du monde à 20 ans sur 500 m, c'est incroyable, je suis tellement fière. C'est du pur kif", s'est exclamée la sprinteuse de Créteil qui remporte le premier titre pour la France dans cette discipline depuis Félicia Ballanger il y a 23 ans.

Même si le 500 m n'est plus une épreuve olympique, ce titre mondial est de bon augure avant les JO-2024 à Paris où Kouamé peut espérer briller dans la vitesse et le keirin.

"Les Jeux, c'est notre objectif final, on l'a en ligne de mire. On s'entraîne ici tous les jours, on connaît par cœur chaque latte", a souligné la jeune fille débordant d'énergie, y compris lorsqu'il s'agissait d'entonner la Marseillaise à pleins poumons.

- Argent amer à l'américaine -

Au total, le camp tricolore compte six médailles, d'ores et déjà autant qu'en 2021, avant la dernière journée dimanche, dont celle en argent pour Clara Copponi et Valentine Fortin à l'américaine, une breloque au goût amer cependant car elles ont d'abord été annoncées premières.

"Ce sentiment, je ne le souhaite à personne", a souligné Valentine Fortin, alors que la France a finalement été reléguée derrière la Belgique. Déjà vice-championne du monde à l'américaine en 2020 et 2021, Clara Copponi avait le masque: "dans trois jours, je serai contente, mais là, c'est surtout de la frustration."

Benjamin Thomas était autrement plus content de sa médaille d'argent derrière le Britannique Ethan Hayter dans l'omnium, le "décathlon de la piste" où le coureur de la Cofidis avait été titré en 2017 et 2020.

"Des médailles d'argent comme ça font plus plaisir que certains titres. Je ne m'y m'attendais vraiment pas. Ça faisait un an et demi que je ne faisais quasiment plus d'omnium, que je ne prenais plus de plaisir sur cette discipline après Tokyo. J'avais un peu la boule au ventre ce matin", a expliqué le Tarnais qui avait échoué au pied du podium aux Jeux de Tokyo l'an dernier, une énorme déception.

Quelques instants plus tôt, Marie-Divine Kouamé s'était chargée d'ambiancer les 5.000 spectateurs, faisant le show sur et en dehors de la piste avec notamment un clapping extatique.

Autant la victoire de Mathilde Gros était attendue depuis des années, autant celle de Kouamé constitue une... divine surprise.

"Devant le public français, on se sent tellement fort. Je suis sûr que la plupart ne me connaissaient même pas à la base mais ils m'ont poussée, poussée", a déclaré la championne du monde juniors, sur la même distance, en 2019.

- Qu'une envie: "retourner à l'entraînement" -

Elle a insisté sur l'émulation au sein de l'équipe de France féminine de sprint, qui s'est résumée longtemps à la seule Mathilde Gros, 23 ans. "Hier Mathilde elle gagne, on était devant notre télé avec Julie (Michaux, la troisième sprinteuse du groupe) et on a pleuré", a-t-elle raconté.

"Mathilde est tellement inspirante. Après les Jeux, elle s'est pris une claque, elle est revenue, elle a dit: je ne veux plus jamais revivre ça. Et nous, on s'est dit qu'on ne voulait pas vivre ce qu'elle avait vécu."

Kouamé a aussi rendu hommage au nouvel entraîneur national du sprint Grégory Baugé, arrivé en janvier et qui lui est tombé dans les bras à l'arrivée. "Il nous a tiré dessus, il nous a fait mal, et ça paye. Je n'ai qu'une envie, c'est de retourner à l'entraînement pour venir gagner le keirin, la vitesse, tout...", a-t-elle dit.

En attendant les JO, le but à l'avenir pour la Francilienne sera "d'élever mon niveau à chaque compétition". Sachant qu'être championne du monde "ça met quand même la barre assez haute", a-t-elle ajouté dans un grand sourire.

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