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Paris-Nice: un Italien vainqueur de la 5e étape, comme un symbole

Un réconfort pour le cyclisme italien à l'arrêt dans son pays ? L'un des siens, Niccolo Bonifazio, a gagné jeudi à La Côte-Saint-André (Isère) la 5e étape de Paris-Nice qui se poursuit malgré la pandémie de nouveau coronavirus et sa rafale d'annulations.

Dans le chaos qui bouleverse le monde sportif et affecte aussi le cyclisme, Paris-Nice fait figure de rescapé. Quitte à éloigner le public, tenu à distance aux départs et aux arrivées, limiter les contacts et systématiser des mesures de prévention, tout en restant sous tension. A l'exemple de l'examen du coureur américain Lawson Craddock qui a abandonné, fiévreux, et a rejoint après l'arrivée l'ambulance spécialement dédiée par les organisateurs pour ce genre de cas.

Les coureurs, pour l'essentiel, gardent jusqu'à présent leur sang-froid. Leur inquiétude est davantage liée à la situation de leurs proches, pour les Italiens surtout. "On vit au jour le jour", résume Vincenzo Nibali qui a plaidé en début de semaine pour le respect des mesures strictes décidées par son gouvernement.

"On y pense évidemment, difficile de faire autrement", confirme Giacomo Nizzolo, le vainqueur de la 2e étape lundi dernier. "Mais, pour l'instant, c'est bien de pouvoir disputer une grande course comme Paris-Nice. Pour la suite, on verra ce qu'on pourra faire".

Le peloton, qui réunit des coureurs de 26 pays, doit tenir compte des décisions des différentes autorités nationales. Dès jeudi matin, l'Américain Tejay Van Garderen a quitté la course pour trouver un vol et rentrer dans son pays tant qu'il était temps. (NDLR: le président américain Donald Trump a annoncé mercredi la suspension pour 30 jours de tous les voyages depuis l'Europe vers les Etats-Unis, afin d'endiguer l'épidémie de nouveau coronavirus.)

- Higuita perd ses lieutenants -

Pour le grimpeur colombien Sergio Higuita, qui vise la victoire finale, c'était la première mauvaise nouvelle. Quelques heures plus tard, il perdait le Canadien Michael Woods, victime d'une mauvaise chute et touché à une jambe. Puis Craddock. Soit des appuis possibles pour les deux dernières étapes de montagne, dans l'arrière-pays niçois.

D'autres coureurs ont jeté l'éponge pendant la course, ce qui a suscité immédiatement des interrogations sur leur état de santé et l'hypothèse d'une contamination liée au Covid-19. Notamment en ce qui concerne l'abandon d'Oliver Naesen, un coéquipier de Romain Bardet, avant que l'équipe AG2R La Mondiale ne diffuse le diagnostic médical pour son coureur belge: "une gastro-entérite sans fièvre".

Est-ce un symbole ? Dans la plus longue étape de l'épreuve (227 km), la victoire est revenue à un natif du pays européen le plus touché jusqu'à présent par la pandémie. Bonifazio, qui dispute sa deuxième saison dans l'équipe française Total Direct Energie, a su surmonter ses inquiétudes le temps d'un sprint victorieux devant l'Espagnol Ivan Garcia Cortina et le Slovaque Peter Sagan.

"C'est un petit cadeau pour mon pays", a commenté l'Italien, qui vit sur la côte ligure. "Ma famille doit rester à la maison, elle ne peut pas sortir".

Pour gagner, Bonifazio a anéanti les espoirs du Slovène Jan Tratnik, rescapé d'une échappée de quatre coureurs lancée dès le 5e kilomètre (avec Gougeard, Mullen et Turgis). Tratnik a été débordé à seulement... 60 mètres de la ligne d'arrivée.

L'Allemand Maximilian Schachmann a gardé son maillot jaune avant la 6e étape prévue vendredi dans le Vaucluse entre Sorgues et Apt, sur un parcours de 161,5 kilomètres très accidenté à travers le Lubéron.

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