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Paris-Roubaix: Alaphilippe, absent encore cette année, et espéré un jour

Paris-Roubaix aura lieu dimanche sans le champion du monde, Julian Alaphilippe, absent depuis ses débuts professionnels dans une course qu'il pourrait pourtant ambitionner malgré son gabarit poids plume.

Cette semaine, le Français a pris soin de récupérer avant de retrouver sa place dans le peloton, la semaine prochaine en Italie (Milan-Turin et Tour de Lombardie). Mais la "reine des classiques" ne rentrait pas dans ses plans 2021 pas plus que dans ceux de son équipe Deceuninck.

Est-il taillé pour les pavés ? Autrement dit, est-il trop léger pour rivaliser dans une course qui s'adresse en priorité, suivant la légende, aux coureurs lourds et massifs ? La réponse ne peut être que nuancée de l'avis de Marc Madiot, double vainqueur de l'épreuve alors qu'il affichait 67-68 kilos sur la balance.

"Des coureurs plus légers peuvent s'en tirer", estime le patron de l'équipe Groupama-FDJ. "Leurs chances sont plus limitées en temps ordinaire mais c'est une histoire d'envie. Après, si on a un brin de talent, si on a fait du cyclo-cross et du VTT, on peut s'en sortir". Et de citer l'exemple du champion olympique de VTT, le Britannique Tom Pidcock, à même de briller à l'avenir sur les pavés malgré ses 58 kilos.

Avec 62 kilos, Alaphilippe s'inscrit lui aussi parmi les poids légers du peloton. Sensiblement en retrait par rapport au Néerlandais Servais Knaven (68 kg, 2001), le lauréat de Paris-Roubaix le moins lourd du XXIe siècle. Loin du Suisse Fabian Cancellara (78 kg) et du Belge Tom Boonen (80 kg), les coureurs le plus souvent titrés des deux dernières décennies.

- Le casse-tête du calendrier -

"Le poids, la puissance, comptent évidemment mais Pidcock et Alaphilippe sont tellement adroits", estime Madiot. "Quand on voit à quel niveau joue Alaphilippe, il peut gagner le jour où il prend le départ". Même pour sa première expérience le cap de la trentaine franchi ? "Je ne crois pas trop au problème de l'inexpérience, il ne faut jamais oublier qu'il est cyclo-crossman à la base".

Directeur de la course et aussi ancien spécialiste de Paris-Roubaix, Thierry Gouvenou partage sensiblement la même opinion: "Il semblerait que ce soit impossible de gagner Paris-Roubaix en étant aussi léger mais ils (Pidcock, Alaphilippe) sont tellement exceptionnels, tellement doués et habiles sur le vélo, qu'ils sont capables de faire mentir les prévisions".

Pourquoi le poids a-t-il une telle importance sur les pavés du Nord ? Pour ne pas être trop ballotté, répond le directeur de course. "Il faut avoir un bon fessier et les cuisses pour stabiliser le vélo. Si on est trop léger, la vitesse aidant, on finit par être secoué à un rythme impossible".

Pour Alaphilippe, se pose aussi et surtout le problème du calendrier. Le Bourbonnais est déjà tiraillé entre son attraction pour le Tour des Flandres début avril et son profil qui le destine aux "ardennaises" dans la seconde quinzaine du mois.

Ajouter Paris-Roubaix au tableau relève du casse-tête et l'année 2022, avec le décalage d'une semaine de la "reine des classiques" en raison de l'élection présidentielle en France, complique un peu plus l'hypothèse: trois jours seulement sépareront au printemps prochain Paris-Roubaix de la Flèche Wallonne, la classique que le champion du monde a gagnée par trois fois.

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