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Paris-Tours: Gilbert veut partir comme il a toujours couru, avec panache

Philippe Gilbert, l'un des coureurs les plus flamboyants de sa génération, raccroche le vélo dimanche, à Paris-Tours, au moment où sous la houlette de jeunes loups qui courent sans calculer, le cyclisme retrouve le panache qui a été la marque de fabrique du Belge.

Le champion du monde 2012 n'entend pas quitter le peloton dans l'anonymat. Dimanche, il compte peser sur la classique des feuilles mortes qu'il a déjà remportée à deux reprises en 2008 et 2009 quand l'épreuve faisait encore partie de ce qu'on appelle aujourd'hui le World Tour.

"J'ai repéré les 60 derniers kilomètres: il y aura des endroits propices aux attaques", a expliqué le Liégeois (40 ans) vendredi.

Mardi déjà, lors de sa dernière apparition en Belgique, Binche-Chimay-Binche dont il a pris la 6e place à quelques secondes du vainqueur Christophe Laporte, Gilbert a fait la course.

On ne refera pas le Wallon qui ne s'est jamais caché.

"Les fans aiment les coureurs qui prennent des risques. Y compris le risque de perdre", note-t-il. Une philosophie qui lui a permis d'accumuler 80 succès en 20 ans de carrière, dont quatre des cinq monuments: le Tour de Lombardie (2009, 2010), Liège-Bastogne-Liège (2011), le Tour des Flandres (2017) et Paris-Roubaix (2019).

"Ma plus grande joie est pourtant d'avoir décroché le maillot arc-en-ciel en 2012, à quelques kilomètres de chez moi à Valkenburg (sud des Pays-Bas)", se rappelle-t-il.

"Le Mondial, c'est la course la plus symbolique de notre sport avec le Tour de France. J'étais le favori numéro 1. C'était le rêve. Si près de la Belgique, devant tant de supporters. Le moment le plus intense de ma carrière".

- Coureur, "une vie difficile" -

Offensif, puncheur, étourdissant, Gilbert a-t-il pu servir d'exemple à la nouvelle génération qui redonne de l'éclat à une discipline plombée durant plus d'une décennie par les datas, les watts, les courses dirigées via l'oreillette ?

"A l'image d'Evenepoel et de Pogacar, les jeunes d'aujourd'hui ne passent pas ou alors très peu par la catégorie espoirs; ils débarquent chez les pros directement depuis les juniors où la tactique est quasi absente", constate le vétéran belge.

"C'est pour cette raison que les courses sont devenues plus attrayantes. L'instinct prime chez des garçons comme Van Aert, Evenepoel, Van der Poel et Pogacar"", se réjouit Gilbert, qui aurait sans doute aimé rouler davantage avec la nouvelle génération.

"C'est vrai que mes trois dernière saisons ont été difficiles avec le Covid, ma chute au Tour 2020, les difficultés rencontrées par l'équipe (Lotto). Mais, globalement, je n'ai pas de regret au moment de me retourner sur ma carrière. Je reprendrais les mêmes décisions", assure le coureur wallon.

"Je suis heureux de pouvoir m'arrêter quand et où je l'ai décidé moi-même. La vie de coureur est difficile: les entraînements, les courses, le stress, la pression des résultats... Il est temps de faire autre chose".

Cet "autre chose", Gilbert "en parlera plus tard" même si certaines sources l'envoient chez Eurosport où il deviendrait consultant.

Et quand on lui demande quelle course il aurait aimé ajouter à son palmarès, Philippe Gilbert ne mentionne pas Milan-SanRemo (le seul monument manquant à son tableau de chasse): "Paris-Tours (une troisième fois) ce dimanche, ce serait-bien", s'esclaffe-t-il. Vous avez dit panache ?

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