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Thibaut Pinot: "l'année pour revenir sur le Giro"

"C'était l'année pour revenir sur le Giro", a estimé mardi Thibaut Pinot qui s'est dit soulagé de voir son choix de renoncer cette année au Tour de France validé par l'équipe Groupama-FDJ.

Le Franc-Comtois a expliqué aussi, à l'occasion de la présentation virtuelle de son équipe, renoncer à se défendre face à ceux qui le critiquent et mettent en cause son mental: "On parle à ma place, c'est peine perdue !"

QUESTION: Est-ce un soulagement pour vous de vous consacrer au Giro (8-30 mai 2021)?

REPONSE: "C'est un soulagement de savoir que ma décision a été acceptée. Cela a pris du temps, c'est normal, chacun a son intérêt. Mais je sentais que c'était l'année pour revenir sur le Giro, surtout au vu du parcours du Tour. Mes deux derniers Tours ont été compliqués, j'avais besoin de repartir sur un nouveau programme, de nouveaux objectifs."

Q: Quand avez-vous décidé de renoncer au Tour ?

R: "Après le Tour, j'ai regardé le Giro à la télé. C'est la seule course dont je suis capable de regarder les étapes, même de plaine. Il y a quelque chose qui me donne envie d'y aller... Quand j'ai vu ensuite le parcours du Tour, ma décision était actée à 100%."

Q: Vous avez des rapports complexes avec le Tour...

R: "Quand on est au top, c'est le rêve, la plus belle course du monde. Mais, quand on la vit comme moi l'an dernier, c'est la pire course. Je l'ai mal vécu. Il y a eu très peu de plaisir, beaucoup de souffrance. Je n'avais qu'une envie, faire mon étape et aller me cacher. J'y reviendrai plus fort, j'espère dès 2022."

Q: Restez-vous axé sur le classement général ?

R: "C'est quelque chose qui est en moi, mais je ne veux plus me prendre la tête comme je l'ai fait des dernière années. Cela a très bien marché sur certains grands tours, le Tour en 2014 (3e), la Vuelta en 2018 (deux étapes). Je ferai la course au jour le jour au Giro. Sans calculer mais pour m'exprimer avec mes qualités et mes défauts. Je sais que j'ai des défauts sur le vélo, mais j'essaye de progresser dans les domaines où je suis meilleur. L'important est de me battre de nouveau et gagner des courses."

Q: Avez-vous tourné la page des critiques ?

R: "J'en prends plein la +gueule+, mais j'ai décidé de ne plus me défendre face à tout ça. J'ai 30 ans, j'essaie de passer vraiment à côté. Quand j'entends que je fuis la pression médiatique, c'est complètement faux. On parle à ma place, c'est peine perdue de se défendre, cela ne sert à rien. Je préfère me reconcentrer sur la course, je suis impatient de reprendre du plaisir."

Q: Quelle sera votre première course 2021 ?

R: "Je reprends au Tour d'Algarve (17 au 21 février), ensuite Tirreno-Adriatico (10 au 16 mars), le Tour des Alpes (19 au 23 avril) et le Giro (8 au 30 mai). Il y aura peut-être aussi le week-end en Ardèche (Boucles Drôme-Ardèche fin février)."

Q: Et la suite ? les JO ?

R: "On n'a pas parlé du programme après le Giro. Je n'ai pas envie de penser aux JO ni à la Vuelta ou quoi que ce soit."

Q: Mais êtes-vous candidat à la sélection pour les JO ?

R: "Ce serait un échec de ne pas participer aux JO dans ma carrière et ce seront mes derniers JO je pense. Mais, avant, il y a un Tour d'Italie que j'ai envie de réussir. On verra si je me sens capable après le Giro de me préparer à 100 %."

Q: Comment vous jugez-vous par rapport à la nouvelle génération ?

R: "Pour moi, qu'un concurrent ait 20 ans ou 30 ans, c'est pareil. C'est l'éternel renouvellement des générations. Quand Sagan est arrivé, il faisait peur aussi. Chaque génération a ses pépites, ses talents. Pogacar gagne le Tour et, à son âge, c'est exceptionnel. Aujourd'hui, les juniors s'entraînent comme des pros. Ont-ils la marge de progression que nous avions ? Ce n'est pas sûr."

Propos recueillis par Jean MONTOIS

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