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Tour d'Espagne: le maillot rouge est grand ouvert

Faute de grands noms, la bataille pour le maillot rouge s'annonce très indécise sur le Tour d'Espagne 2019, qui s'élance samedi de Torrevieja, dans le sud-est. Et tout est ouvert entre les armadas Jumbo-Visma (Roglic, Kruijswijk), Movistar (Quintana) ou encore Astana (Fuglsang, Lopez).

Pour sa 74e édition, la Vuelta n'a cette année pas réussi à attirer les ténors qui s'y étaient donnés rendez-vous les saisons précédentes. Pas de Simon Yates, le vainqueur sortant, pas de Chris Froome, son prédécesseur, victime d'un violent accident en juin dernier. Et pas de Richard Carapaz, le vainqueur du Tour d'Italie au printemps, forfait de dernière minute en raison d'une chute.

Le moins prestigieux et le plus débridé des trois Grands Tours, qui débute samedi et s'achèvera le 15 septembre à Madrid, présente donc un plateau plus clairsemé que d'habitude, où le Slovène Primoz Roglic fait figure d'épouvantail en raison de ses qualités en contre-la-montre.

C'est d'ailleurs par un "chrono" par équipes de 13,4 km que démarre cette Vuelta samedi dans le cadre spectaculaire des salines de Torrevieja, dans la province d'Alicante (sud-est). Dans cet exercice, les Néerlandais de Jumbo-Visma avaient surnagé sur le Tour de France en juillet et semblent en mesure de décrocher le premier maillot rouge de cette Vuelta.

"Je pense que Roglic est le grand favori. Lui et ses équipiers vont pratiquement commencer la Vuelta comme leaders avec ce +chrono+ par équipes", a prophétisé jeudi le Colombien Nairo Quintana, vainqueur de l'épreuve en 2016.

Mais ensuite, quel scénario pour la course ? Qui prendra l'initiative de contrôler le peloton ? Ayant souvent sacré des coureurs surprises ces dernières saisons (Horner, Aru), l'épreuve espagnole promet à nouveau d'entretenir l'incertitude.

- Étapes piégeuses -

Comme d'habitude, les organisateurs ont fait la part belle aux arrivées accidentées (8 au sommet), aux pentes abruptes et aux étapes piégeuses.

La haute montagne promet du spectacle, que ce soit l'ascension finale inédite vers l'Observatoire astrophysique de Javalambre, lors de la 5e étape, les terribles pourcentages de l'Alto Mas de la Costa (7e étape), ou une journée courte et nerveuse en Andorre avec quatre kilomètres de route non goudronnée juste avant l'ascension finale vers Cortals d'Encamp (9e étape).

Cap ensuite vers la France pour une journée de repos à Pau (sud-ouest) et un contre-la-montre individuel de 36,2 kilomètres plutôt vallonné.

Mais les écarts créés seront encore fragiles, étant donné la suite: l'effrayant Alto de Los Machucos et ses rampes atteignant 28% (13e étape), la montée vers le Santuario del Acebo (15e étape) ou l'interminable col de la Cubilla, long de 20km (16e étape).

Et tout pourrait encore basculer lors de la 20e et avant-dernière étape: cinq cols, dont deux de première catégorie, et une montée finale inédite vers la Plataforma de Gredos, juge de paix de l'épreuve à la veille de l'arrivée à Madrid.

- Stars de demain -

Bref, vu le parcours, il faut savoir rouler, mais surtout grimper! Outre Roglic, son équipier néerlandais Steven Kruijswijk, troisième du récent Tour de France, correspond au profil.

Mais gare à la force de frappe d'Astana: le Danois Jakob Fuglsang, accidenté sur la Grande Boucle, est revanchard. Et Miguel Angel Lopez, troisième du Tour d'Espagne l'an dernier, est peut-être le meilleur escaladeur du plateau.

"J'ai une grande opportunité et il s'agit de s'améliorer chaque jour. Espérons que ce sera une Vuelta grandiose", a commenté jeudi le petit grimpeur colombien, surnommé "Superman".

Chez Movistar, l'abondance des leaders n'a pas souvent été synonyme de réussite: Quintana, en partance l'an prochain chez Arkéa-Samsic, a une dernière chance de briller sous les couleurs espagnoles aux côtés du champion du monde Alejandro Valverde.

Dans un cyclisme en plein renouvellement générationnel, c'est aussi l'heure des stars de demain: le Français Pierre Latour (Ag2r-La Mondiale), le Slovène Tadej Pogacar (UAE), le Colombien Sergio Higuita (EF-Education First) ou encore le Britannique Tao Geoghegan Hart (Ineos)...

Souvent dominateur, le rouleau-compresseur Ineos semble cette fois moins redoutable avec pour leader l'inconstant Wout Poels. De quoi décadenasser la course ?

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