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Tour d'Italie: à Jérusalem, Froome, le Giro des "premières"

Le Giro multiplie pour sa 101e édition les "premières" avec un départ hors d'Europe, vendredi, pour le contre-la-montre inaugural à Jérusalem, et une course centrée autour de Chris Froome, candidat malgré une épée de Damoclès à un "triplé" inédit au XXIe siècle.

- Jérusalem: l'incroyable point de départ -

Washington, à la fin des années 2010, et plus récemment Tokyo en sont restés au stade de projets. Jérusalem est devenu une réalité pour le départ du Giro qui, en plus d'un siècle, n'avait jamais quitté le continent européen, pas plus que les deux autres grands tours de trois semaines (Tour de France, Vuelta).

Un contre-la-montre dans la partie ouest de Jérusalem et deux étapes en ligne, qui traversent Israël du nord au sud, avant de quitter le pays à destination de la Sicile: le Grand départ en mondiovision, salué par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu en ouverture de son conseil des ministres, est appelé à faire date dans un contexte de tension politique, bien plus que sportive.

"C'est un peu tendu au niveau de la sécurité", reconnaît Tom Dumoulin, le vainqueur sortant. Mais, ajoute le Néerlandais, "je n'ai pas plus peur que lorsque j'arrive sur les Champs-Elysées au Tour de France".

- Froome: l'inévitable point d'interrogation -

Vainqueur du Tour de France (pour la 4e fois) puis de la Vuelta, Froome s'attaque au défi de gagner les trois grands tours consécutivement. Et avant tout de remporter son premier Giro, une course qu'il a disputée en début de carrière. Lors de sa dernière apparition, en 2010, le Britannique alors anonyme avait été exclu pour s'être accroché à une moto.

Huit ans plus tard, tous les regards se portent vers lui. D'abord pour sa position de chef de file de l'équipe la plus puissante du peloton (Sky), toujours en échec jusqu'à présent dans le Giro. Mais aussi et surtout à cause du contrôle antidopage de la Vuelta en septembre dernier, "anormal" selon le terme juridique en vigueur à cause d'un taux de salbutamol crevant le plafond autorisé.

En attendant la décision de l'instance antidopage, espérée pour juin, Froome est autorisé à courir. "La situation autour de Froome est difficile et inopportune", a résumé Dumoulin dans un avis très partagé dans le peloton et le milieu du cyclisme.

Pour sa part, le Britannique, qui entend courir comme si de rien n'était, a annoncé: "Il y a évidemment un risque à faire du Giro un objectif avant le Tour de France mais, si je n'étais pas venu sur le Giro avec l'ambition de gagner, je pense que je l'aurais regretté. Quand la course se terminera, je pourrai commencer à me reconcentrer sur le Tour."

- Les Alpes: l'éternel point décisif -

C'est donc le "Kenyan blanc" qui, à 32 ans, sert de boussole à la course. Ses résultats sont en demi-teinte cette saison -aucun podium en 17 jours de course- mais sa montée en puissance ne fait guère de doute. Tout comme celle de Dumoulin, encore plus discret depuis le début de l'année mais attendu dès les 9700 mètres du "chrono" d'ouverture vendredi à Jérusalem, en tant que champion du monde en titre de la discipline.

Traditionnellement, "la course la plus dure dans le plus beau pays du monde", le slogan marketing du Giro, se joue en montagne. A l'Etna, site magique de la 6e étape. Et plus encore dans les cols des Alpes, au Zoncolan (14e étape) ou dans la trilogie qui précède l'arrivée programmée le 27 mai à Rome, surtout la 19e étape empruntant le chemin en terre des Finestre avant de grimper au-dessus de Bardonecchia (Jafferau).

Le menu plaît aux grimpeurs, à peine contrariés par le second chrono programmé en ouverture de la troisième et dernière semaine. Au "Superman" colombien Miguel Angel Lopez, s'il gagne en constance, à son compatriote Esteban Chaves (2e en 2016), au champion d'Italie Fabio Aru (2e en 2015) ou à Thibaut Pinot. Quatrième l'an passé, le Français vise le podium voire le maillot rose, la couleur du Giro qui flotte près des murailles ocres de la vieille ville de Jérusalem.

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