Accueil Sport

Tour de France: le maillot jaune, "c'est une surprise chaque jour", s'extasie Alaphilippe

Porter le maillot jaune est "une surprise chaque jour" pour Julian Alaphilippe: le Français, vainqueur inattendu vendredi de la 13e étape du Tour de France, un contre-la-montre autour de Pau, a été "transporté" par sa tunique, qu'il continue de porter comme "du bonus", sans ambition pour la victoire finale.

Q: Que ressentez-vous après cette victoire, que beaucoup considèrent comme un exploit ?

R: "C'est incroyable ! Je savais, vu ma condition des derniers jours, que je pouvais faire une bonne +perf+, que c'était le moment ou jamais de frapper un grand coup, que j'allais me mettre la misère, mais je ne pensais pas gagner devant des grands coureurs comme Geraint Thomas, et encore moins avec de l'avance. J'étais transporté avec le maillot jaune, le public était à fond derrière moi, et partir en dernier sur ce contre-la-montre c'était quelque chose de très spécial pour moi. Je suis le premier surpris et je n'oublierai jamais cette journée.

Q: Comment avez-vous abordé ce parcours ?

R: "J'étais ultra-motivé depuis ce matin. J'avais le parcours dans la tête, je ne pensais qu'à cela, aux trajectoires, à la douleur, au public, a l'envie de bien faire. Je sentais la pression presque de toute la France qui rêve que je garde le maillot le plus longtemps possible. J'ai voulu prendre ce chrono en deux parties. La première me correspondait bien: Je me suis dit: +tu as le maillot jaune, mets-toi à bloc pendant 15 bornes et à la fin tu vois ce que tu peux faire, si ça se trouve, tu vas te surprendre+. Quand j'ai su que j'avais de l'avance, je n'ai plus compté, je me suis juste concentré sur mes trajectoires, j'ai essayé de maintenir l'effort maximal le plus longtemps possible et ne pas chuter. Dans le dernier kilomètre, je savais qu'il y avait une bosse et que pendant 300 mètres je pouvais me brûler les jambes jusqu'au point de rupture. Finalement, je l'ai fait jusqu'à la fin. Mon équipe pleurait dans la voiture."

Q: Pouvez-vous garder ce maillot jaune jusqu'à Paris ?

R: "C'est bien de se poser des questions, de créer cela autour de moi avec le maillot jaune mais on est très loin de Paris. Je ne m'enflamme pas, il ne faut pas rêver, j'ai dépensé beaucoup d'énergie. Je continue de prendre jour après jour, tout ce qui arrive n'est que du bonus. Demain (samedi, arrivée au Tourmalet), on a une étape très difficile et très différente de ce qu'on a eu jusqu'à présent, avec une arrivée au sommet. Il faut relativiser. Avant d'arriver ici, mon idée était de profiter au maximum, je continue de penser comme cela. "

Q: A quoi vous attendez-vous samedi vers le Tourmalet ?

R: "C'est une autre chanson avec cette arrivée en altitude. Je m'attends à des attaques, à passer une journée difficile. C'est sûr qu'il y aura du mouvement. J'espère être devant le plus longtemps possible et ne pas craquer. Si je craque, j'essaierai d'aider mon coéquipier Enric Mas, qui, lui, vise le général et a fait une super performance aujourd'hui (9e de l'étape, 4e du général). Mais mon maillot jaune, je ne vais pas le lâcher comme cela. Et si je le lâche, j'aurai tout donné."

Q: Arrivez-vous déjà à mesurer l'ampleur de ce que vous réalisez ?

R: "Je ne réalise toujours pas parfois, quand je me réveille dans ma chambre et que je vois le maillot jaune sur le bureau. Je vois mon coéquipier Dries (Devenyns) avec des étoiles dans les yeux, alors qu'il a fait plus de dix Grands Tours. Il me dit qu'il vit des moments qu'il n'oubliera jamais. Je fais du vélo exactement comme j'aime le faire, mais la différence c'est qu'on est sur le Tour et que j'ai le maillot jaune, donc ça prend une ampleur complètement différente. C'est la récompense de beaucoup de travail, de tout ce que j'ai mis en oeuvre pour ça. C'est une surprise chaque jour, du bonheur."

Propos recueillis en zone mixte et en conférence de presse

À lire aussi

Sélectionné pour vous