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Tour de France: le solo victorieux de Patrick Konrad

Un solo de 36 kilomètres: Patrick Konrad a mis l'Autriche à l'honneur dans la 16e étape du Tour de France, mardi, à Saint-Gaudens, à la veille de l'arrivée au sommet du Portet dans les Pyrénées.

Troisième coureur de son pays à gagner dans le Tour (après Max Bulla en 1931 et Georg Totschnig en 2005), Konrad a remporté haut la main une étape de moyenne montagne offerte aux attaquants. Car, pour le classement général toujours commandé par le Slovène Tadej Pogacar, le rendez-vous est fixé à mercredi, jour de la Fête nationale, dans l'arrivée "la plus difficile des Pyrénées" selon Thierry Gouvenou, le traceur du Tour.

A 29 ans, Konrad s'est imposé pour la première fois hors des frontières de son pays. Champion d'Autriche à deux reprises (2019 et 2021), il a obtenu ses meilleurs résultats dans le Giro, qu'il a terminé deux fois dans les dix premiers (7e en 2018, 8e en 2020). Jusqu'à son succès de Saint-Gaudens.

"Je n'y ai vraiment cru qu'à 500 mètres de la ligne", a déclaré le vainqueur du jour, qui a maintenu un avantage de 42 secondes sur le groupe de ses poursuivants réglé par le champion d'Italie Sonny Colbrelli devant l'Australien Michael Matthews et les Français Pierre-Luc Périchon et Franck Bonnamour.

- Colbrelli étonne toujours -

Deuxième de l'étape de Quillan, samedi, derrière Bauke Mollema, Konrad a utilisé la même tactique que le Néerlandais, parti lui aussi loin de l'arrivée. "Je ne voulais pas me retrouver avec des coureurs plus rapides", a expliqué l'Autrichien, conscient du danger représenté par des coureurs tels que Colbrelli et Matthews.

Colbrelli, qui avait pris une étonnante troisième place dans l'étape de Tignes ("j'étais en état de grâce", s'était-il justifié), a confirmé sa transformation des dernières semaines, à l'âge de 31 ans. Routier-sprinteur jusqu'à présent, le coureur de l'équipe Bahrain, déjà en état de grâce début juin dans le Dauphiné, s'est montré capable de tenir la roue du grimpeur David Gaudu quand le Français a forcé l'allure dans le Portet-d'Aspet, sans parvenir à revenir sur Konrad.

"Aujourd'hui, c'était une vraie chance pour moi. Je suis déçu", a commenté le champion d'Italie. "J'ai tout essayé !"

Mais c'était sans compter sur Konrad, qui a imité son coéquipier allemand de l'équipe Bora, Nils Politt, vainqueur de la 12e étape à Nîmes, le jour de l'abandon de leur chef de file Peter Sagan.

- Pogacar transpire la confiance -

Cette étape pluvieuse de 169 kilomètres a laissé le haut du classement général inchangé malgré une attaque du Belge Wout van Aert dans la dernière côte, bien après (près d'un quart d'heure !) les échappés du jour. "Je n'ai pas trop compris", a sobrement réagi Pogacar, déjà tourné vers l'étape suivante.

Les deux prochaines journées s'annoncent autrement plus importantes pour les candidats au podium, séparés par une poignée de secondes mais à distance -plus de cinq minutes- du maillot jaune qui transpire la confiance.

"Les conditions météo sont excellentes pour moi, je me sens bien dans ce genre de climat", a déclaré Pogacar, décidément inoxydable. "J'espère qu'on aura le même temps, j'ai de bonnes jambes dans le froid. Mais, s'il fait beau, ça me conviendra aussi".

Le tenant du titre s'est voulu rassurant sur son lieutenant en montagne, le Polonais Rafal Majka, qui récupère d'une chute: "Il a du mal à respirer, il ne peut dormir que dans une position la nuit mais il s'améliore de jour en jour."

Il a aussi tenu à réagir sur les critiques portées contre son équipe UAE, aux limites soulignées à plusieurs reprises en montagne. "Nous sommes la meilleure équipe ici. Nous n'avons pas vu beaucoup d'actions des autres équipes. Peut-être qu'ils se réservent pour demain (mercredi)."

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