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Tour de France: les espoirs français réduits en cendres au Puy Mary

Le feu jailli de l'ancien volcan du Puy Mary a anéanti les espoirs des Français au classement général. Ni Guillaume Martin, ni Romain Bardet n'ont participé à l'éruption finale. Les deux tricolores, vite lâchés, ont été rejetés hors du top 10.

"Je suis très loin maintenant." Dépité, Romain Bardet se retrouve désomais 11e du classement, relégué à 3 minutes du maillot jaune Primoz Roglic.

"C'est dommage parce que tout se déroulait bien jusqu'ici", se mord les doigts le leader d'AG2R La Mondiale, diminué par une chute brutale en milieu d'étape.

Dès le col de Neronne, l'avant-dernière montée de la journée, le grimpeur français, deux fois sur le podium du Tour (2e en 2016, 3e en 2017), a été décroché quand se sont présentés les pourcentages les plus brutaux.

Encore quatrième au matin, à 30 secondes du leader slovène, l'Auvergnat, sur ses terres, nourrissait d'autres plans. "Mon rêve est de porter le maillot jaune", avait annoncé Romain Bardet deux jours avant le Grand départ du Tour à Nice. "J'ai fait cinq fois dans les dix premiers du Tour de France. Hormis les podiums (en 2016 et 2017), personne ne s'en souvient".

L'occasion d'enfiler l'étoffe dorée, il l'a peut-être laissé passer à Laruns dimanche où il a concédé 8 secondes sur +Rogla+ qui a en plus grapillé 11 secondes de bonifications.

- "J'ai été maudit" -

Déjà mis en difficulté par une chute, le vice-champion du monde 2018 a subi un nouveau coup du sort sur la route vers le Puy Mary: il a été projeté à terre à 90 kilomètres de l'arrivée, dans une courbe en descente.

"Ça ne pouvait pas plus mal se passer aujourd'hui, je suis tombé à 65 km/h, détaille-t-il. J'ai buté et j'ai tapé la tête. J'ai eu du mal à retrouver mes esprits sur le coup. J'ai des grosses douleurs à la jambe droite. J'ai perdu toutes mes sensations dans ma chute, j'ai été maudit aujourd'hui".

Pas question pour lui désormais de lutter pour une place d'honneur, dont "personne ne se souvient": "Je vais récupérer et revenir pour des victoires d'étape", affiche-t-il.

"C'est un débours qui ne se rattrape pas", confirme son équipier Mikaël Cherel, désabusé surtout par la chute de son leader.

"Quand je suis arrivé sur l'arrière du peloton, il était par terre, raconte-t-il. J'ai eu très peur de le voir se relever et retomber. Il me semblait qu'il ne réussissait pas à tenir debout. C'est déjà compliqué de lutter contre ces avions à l'avant..."

La vitesse de croisière des Jumbo a aussi été fatale à Guillaume Martin. Podium surprise du Tour de France jusqu'à vendredi, le leader de Cofidis (3e) a été distancé lui aussi dans le col de Neronne.

- "J'étais occis" -

"L'avant-dernière montée m'a été fatale, le tempo était vraiment trop élevé pour moi, livre le Normand. J'ai été lâché".

Isolé, il a laissé beaucoup d'énergie dans les six kilomètres de transition avant les dernières pentes: "J'ai fait toute la vallée en prise à 15 ou 20 secondes du premier groupe. Du coup dans la montée finale, j'étais occis", confie le grimpeur, lui aussi tombé sur ce Tour, mardi lors de l'étape des îles.

"Une chute n'est jamais anodine. Le lendemain de l'étape, ça l'a gêné un petit peu mais sans plus", évacue son équipier Nicolas Edet.

"Trois minutes sur un Grand tour, ce n'est pas grand-chose non plus", préfère relativiser Guillaume Martin, qui, à la différence de Romain Bardet, ne s'est jamais hissé dans le top 10 du Tour. Son meilleur résultat est sa 12e place en 2019.

"Je ne vais pas d'un coup abandonner le classement général", annonce-t-il, "déçu mais certainement pas abattu".

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