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Tour de France: Nibali victime de l'Alpe d'Huez

L'abandon de l'Italien Vincenzo Nibali, après sa chute due à un spectateur jeudi dans la montée électrique de l'Alpe d'Huez, a été déplorée dès le soir dans le peloton du Tour de France qui perd l'un de ses plus beaux attaquants.

Nibali, vainqueur du Tour 2014, souffre d'une vertèbre fracturée, diagnostic posé après des examens complémentaires que le Sicilien a passés à l'hôpital de Grenoble.

A son retour à l'Alpe d'Huez, l'Italien a reçu en soirée la visite du directeur du Tour Christian Prudhomme et du directeur de course Thierry Gouvenou.

La confusion a régné au moment de l'incident qui s'est produit à 4 kilomètres de l'arrivée, alors que des motos se trouvaient à proximité des coureurs. Mais, selon les images des réseaux sociaux, la chute de l'Italien semble bien avoir été provoquée par l'appareil photo d'un spectateur.

Romain Bardet, l'un des rivaux de Nibali qui avait attaqué dans la montée avant la chute, a réagi sans attendre: "Je viens d'apprendre la chute de Vincenzo Nibali. Je suis vraiment désolé de ce qui s'est passé. J'étais en plein effort, je n'avais pas de radio, ce n'était absolument pas mon intention de prendre l'avantage de cette façon."

"S'il vous plaît, respectez nos efforts, nous partageons la même passion, soyez fair-play", a demandé le Français, l'un des candidats au maillot jaune, après la montée de l'Alpe d'Huez marquée par le comportement d'une partie du public hostile aux coureurs de l'équipe Sky et à son leader, le Britannique Chris Froome, conspué et même menacé.

- Froome pour cible -

Sur la même longueur d'ondes, le Belge Oliver Naesen a fustigé le comportement des "imbéciles" qui se sont manifestés dans la montée de l'Alpe d'Huez, un moment toujours très chaud du Tour.

"On parle d'un coureur qui a le droit de courir", a rappelé Naesen à propos de Chris Froome, la cible première du public.

Le vainqueur sortant du Tour de France fait régulièrement l'objet de sifflets et de huées depuis le départ de Vendée. La conséquence de sa longue domination sur le Tour qu'il a gagné quatre fois depuis 2014 et surtout de son affaire de la dernière Vuelta, le contrôle antidopage "anormal" (excès de salbutamol) qui a été close à seulement cinq jours du départ du Tour.

A l'initiative de l'Agence mondiale antidopage (AMA), l'Union cycliste internationale (UCI) n'a pas sanctionné Froome, faute d'avoir pu démontrer la culpabilité du Britannique.

L'abandon de Nibali, le seul à avoir remporté le Tour pendant l'ère Froome (2014), prive la course d'un grand attaquant, un maître en stratégie. "Il est imprévisible", disent ses adversaires du "Requin de Messine", qui avait surpris la planète cycliste en gagnant en mars dernier Milan-Sanremo.

Nibali, 33 ans, avait fait l'impasse sur le dernier Giro. Il avait axé la suite de sa saison sur le Tour de France et le Championnat du monde, programmé fin septembre sur le difficile circuit d'Innsbrück (Autriche).

Après douze étapes, le Sicilien occupait la 4e place du Tour et était encore en lice pour le podium, voire la victoire.

Dans sa carrière, le "Squale" a déjà dû surmonter des coups d'arrêt brutaux. Notamment aux JO de Rio en 2016 quand une chute dans la dernière descente du parcours l'a privé du titre olympique à sa portée.

Nibali, au palmarès impressionnant, est l'un des sept coureurs à avoir gagné les trois grands tours (avec Anquetil, Gimondi, Merckx, Hinault, Contador et Froome).

La 13e étape vendredi, qui marque le retour dans la plaine, relie Bourg d'Oisans à Valence (169,5 km).

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