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Tour de France: "Pierrot" Rolland est devenu grand

Un an après sa victoire "déclic" à l'Alpe d'Huez, le Français Pierre Rolland a confirmé à bientôt 26 ans ses talents de grimpeur et démontré ses progrès fulgurants en remportant jeudi à La Toussuire la grande étape alpestre du Tour de France.

"Cela fait six mois que je rêve de cette étape, c'est la plus montagneuse du Tour. Les Alpes, c'est ma montagne !", lâche, tout sourire, le coureur filiforme (1,84 m, 71 kg).

L'Orléanais s'était révélé l'an dernier au sommet des 21 lacets mythiques où aucun Français ne s'était imposé depuis le quintuple vainqueur du Tour Bernard Hinault en 1986... l'année de sa naissance.

Peu après l'arrivée à La Toussuire, il affichait déjà sa lucidité: "Quand j'étais chez Stéphane Heulot (avant de passer professionnel), il m'a toujours dit que se faire connaître n'était pas un problème, mais que c'était plus dur de confirmer".

Cette année, dans l'adversité, le meilleur jeune du dernier Tour (10e) a confirmé et pris conscience de ses possibilités.

"L'année dernière, ça a été un gros déclic. L'Alpe a été un déclic mais c'est surtout le maillot jaune de Thomas (Voeckler) qui m'a fait réaliser certaines choses: qu'il ne faut pas que je me dévoile pendant la première semaine, qu'il fallait que j'en garde pour cibler des objectifs précis, que je pouvais faire un bon classement général parce que je suis bon en troisième semaine", raconte-t-il.

Pour ce Tour, le lieutenant est devenu leader. Après avoir défendu le maillot jaune de Thomas Voeckler en 2011, il a cette fois pris la place du leader de son équipe, en proie à des soucis avec son genou droit.

Epreuves

Pour sa quatrième participation, il a découvert la pression médiatique qui entoure la plus grande course cycliste du monde. La révélation d'une enquête ouverte --sans résultat-- depuis un an sur un possible usage de perfusions de récupération et la consommation de corticoïdes à des fins de performances a placé sa formation au centre d'une polémique.

"Au début, ça ne m'a fait ni chaud ni froid. Mais quand je suis arrivé au prologue, qu'on s'est fait un peu chahuter, le soir j'étais très, très affecté. Se faire cracher dessus quand on est propre et qu'on fait le métier correctement, ça fait mal", déplore-t-il.

"Je suis humain. Je me suis dit: +Si c'est ça le Tour, je rentre chez moi+. On est revenu en France et le public s'est rendu compte du ridicule de cet article", ajoute-t-il.

De retour sur le terrain sportif, il a ensuite traversé les épreuves nerveuses des débuts de Grand Tour et été pris dans le spectaculaire carambolage sur la route de Metz le 6 juillet.

Touché aux côtes dans leur partie dorsale et au coude, il a dû se résigner à attendre que les douleurs passent, encaissant notamment un retard de 4 à 5 minutes dans le contre-la-montre.

Il a finalement retrouvé la forme quand la course est arrivée sur son terrain de prédilection. C'est sur les pentes escarpées que "Pierrot" Rolland avait brillé pour la première fois à même pas 22 ans, en terminant notamment meilleur grimpeur du Dauphiné, après trois places d'honneur dont une en haut du Mont Ventoux.

Son talent confirmé, il regarde déjà plus loin. Il sait que ce Tour, avec plus de 100 kilomètres de contre-la-montre, n'est pas taillé pour lui mais veut malgré tout faire "un bon classement général". Après 11 étapes et quelques déconvenues, il pointe en 9e position.

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