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Voici comment un Tour de France est organisé: "On va vraiment commencer à réfléchir environ quinze mois avant son édition"

Le Tour de France cycliste 2018, qui partira le 7 juillet de Vendée, dévoile mardi à Paris sa carte et surtout l'ensemble des difficultés d'un parcours qui promet des surprises. Mais comment une Grande Boucle est-elle conçue? Et combien de temps cela prend-il?

L'enfantement d'un Tour de France prend environ quinze mois, selon son directeur sportif Thierry Gouvenou qui a conçu avec Christian Prudhomme le tracé de l'édition 2018 révélée mardi à Paris.

"Le site du Grand départ est choisi un peu plus de deux ans à l'avance mais, ensuite, il y a une longue pause. On va vraiment commencer à réfléchir au Tour de France, environ quinze mois avant son édition, d'avril à juin", précise l'ancien coureur professionnel, qui a pris la suite de Jean-François Pescheux à la direction sportive du Tour.

"A ce moment-là, ce sont surtout les grandes idées qui sortent, ce qu'on veut vraiment mettre en avant. Puis, on observe un stand-by pendant le Tour et l'on fait le gros du travail, 90 %, entre le 25 août et le 25 septembre", poursuit-il.

Le gros du travail ? Cela consiste à choisir précisément les routes, soit à partir de cartes détaillées, soit sur le terrain. "Dans cette période d'un mois", ajoute le directeur sportif du Tour, "toutes les étapes sont reconnues, elles sont quasiment définitives" pour la présentation officielle sur la grande scène parisienne.

L'étape est indispensable, tant les contraintes sont lourdes. "Il est de plus en plus difficile d'emprunter des routes sans obstacle", relève Jean-François Pescheux, qui a constaté l'évolution du dernier quart de siècle. "Le centre de certaines villes est inaccessible à cause des îlots directionnels en nombre, des souterrains, etc".

"Aujourd'hui", insiste-t-il à propos de la sécurité du peloton, "on ne traverse pas un seul village sans avoir un drapeau jaune et on a près de 200 coureurs. A une époque, c'était aucun obstacle et 150 coureurs".

Avant de définir dans le détail le parcours, les responsables du Tour de France prennent aussi en compte le scénario de l'édition précédente. "On a besoin de voir comment se passe le Tour", confirme Thierry Gouvenou. "Pour cette raison, ce qui est fait avant le mois de juin doit rester mineur. On doit pouvoir réajuster, en nombre de cols, de contre-la-montre. Après 2016, on s'est rendu compte que l'édition qu'on avait voulu très montagneuse l'était un peu trop. On a réduit le nombre de cols pour 2017".

Et 2018 ? "Celui de 2017 nous a bien plu", élude le directeur sportif du Tour avec le sourire. "2017 était très équilibré, c'était entrecoupé régulièrement d'étapes de montagne sur cinq massifs différents. Pour 2018, on part sur un schéma complètement différent".

Suivant la volonté de son directeur Christian Prudhomme, le Tour cherche chaque fois à surprendre. "On va continuer à chercher des choses intéressantes", promet Gouvenou. "On tire un peu vers la fin des découvertes mais il reste encore des bonnes surprises. On ne va pas s'arrêter avec ce qu'on a connu pendant une centaine d'années".

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