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Violences policières contre les Afro-Américains: le patron de la NFL reconnaît avoir "eu tort de ne pas écouter les joueurs"

Le patron de la ligue professionnelle de football américain, Roger Goodell, s'est excusé vendredi de ne pas avoir écouté plus tôt les joueurs demandant à l'instance de condamner le racisme et de soutenir les protestations, après la mort de George Floyd. "Cela a été une période difficile pour notre pays. En particulier, pour les Noirs de notre pays. Nous, la NFL, condamnons le racisme et l'oppression systématique des Noirs. Nous la NFL admettons que nous avons eu tort de ne pas avoir écouté les joueurs de la ligue plus tôt. Nous la NFL encourageons tout le monde à s'exprimer et à protester pacifiquement", a déclaré Goodell dans un message diffusé sur les réseaux sociaux.

"Nous, la NFL, croyons que la vie des Noirs compte", a-t-il ajouté reprenant le slogan "Black Lives Matter". Cette intervention fait suite aux critiques adressées à la ligue pour sa réaction après le drame survenu le 25 mai à Minneapolis, où elle ne faisait aucunement référence au racisme ni à la brutalité policière. George Floyd, un Afro-Américain de 46 ans, est mort après son interpellation par un policier blanc, qui a appuyé un genou sur son cou pendant plus de huit minutes.

Que faut-il ? Que l'un de nous soit assassiné par la brutalité policière ?

Jeudi, plusieurs vedettes de la NFL, dont le quarterback Patrick Mahomes, vainqueur du dernier Super Bowl avec les Kansas City Chiefs, ont publié une vidéo dans laquelle ils exigeaient que l'instance condamne les violences racistes et soutienne les protestations. "Combien de fois devons-nous vous demander d'écouter vos joueurs?", demande Tyrann Mathieu (Chiefs). "Que faut-il?" poursuit DeAndre Hopkins (Arizona Cardinals), "que l'un de nous soit assassiné par la brutalité policière?", complète Jarvis Landry (Browns).

Goodell avait déjà été critiqué pour sa gestion du mouvement de contestation lancé par l'ancienne star des San Francisco 49ers Colin Kaepernick, le premier à avoir posé son genou à terre pendant l'hymne national en 2016 pour protester contre les violences policières faites aux Noirs. Il s'est engagé à être désormais un allié pour les joueurs. "Je proteste personnellement avec vous et je veux faire partie du changement si nécessaire dans ce pays", a-t-il dit. Le joueur des Green Bay Packers, Aaron Jones, a exprimé sa satisfaction. "Je suis juste content qu'il écoute. Il a corrigé son erreur", a-t-il commenté.

70 % des joueurs sont noirs

En NFL, quelque 70% des joueurs sont noirs, mais les entraîneurs, dirigeants, arbitres et commentateurs majoritairement blancs. Et cette ligue, la plus populaire aux États-Unis, lutte depuis longtemps avec des problèmes liés au racisme. De nombreux propriétaires d'équipe soutiennent Donald Trump, qui, en 2017, avait traité de "fils de putes" les joueurs ayant posé leur genou à terre, estimant qu'ils devraient être licenciés. Depuis trois ans, Kaepernick est sans club, aucun ne voulant prendre le risque de l'engager.

Cette semaine dans certaines manifestions, de nombreuses personnes, dont certains officiers de police, ont à leur tour posé genou à terre. Et de nombreux sportifs ont rendu hommage au courage de Kaepernick. Trump pour sa part a réitéré qu'il fallait "être debout et droits, idéalement avec un salut ou une main sur le coeur (...) mais en aucun cas à genou" devant le drapeau américain. Et il a critiqué Drew Brees, la star des Saints de La Nouvelle-Orléans, qui s'est excusé après avoir lui aussi estimé que s'agenouiller était un manque de respect.

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