Accueil Actu

Barry Baltus, le jeune prodige belge qui accumule les succès à moto: "La vitesse ne m'effraie pas du tout"

Barry Baltus n'a que 11 ans. Pourtant, ce jeune garçon frôle les 200 km/h au guidon de sa moto sur divers circuits européens. Et avec brio: pour sa première saison de compétition complète, Barry a déjà marqué les esprits en championnat d'Espagne Moto4, la catégorie la plus relevée pour les pilotes de son âge.

Barry Baltus présente à lui seul un contraste saisissant. Mais qui est Barry Baltus ? Côté pile, un petit garçon qui joue avec ses voitures et dessine dans un livre de coloriage en s'appliquant pour "ne pas dépasser". Âgé d'à peine 11 ans, il a une petite voix d'enfant, un sourire naturel et une bonne bouille de gamin; mais côté face, Barry s'avère être un redoutable pilote de moto qui humilie des adultes amateurs de deux roues venus passer une journée sur circuit. Et s'il frôle les 200 km/h en ligne droite, c'est dans les virages qu'il est le plus impressionnant, déposant tous les autres motards en faisant basculer sa bécane d'un côté à l'autre de la piste.

"Je remonte toujours sur ma moto"

Pour la plupart des observateurs, il paraît d'ailleurs inimaginable qu'un enfant de cet âge atteigne ces vitesses vertigineuses sur un tel engin. Mais pour Barry, cela n'a rien d'exceptionnel. "J'aime tout dans la moto. Je fais de la mécanique presque tous les jours avec mon papa. J'aime bien les réaccélérations, mais surtout les freinages. La vitesse ne m'effraie pas du tout", confie-t-il. Et même en cas de pépin, Barry évite de se laisser impressionner. "Ma plus grave chute c'était ici (à Mettet), dans un virage à droite. Je suis carrément parti en l'air. Mais je suis vite remonté sur ma moto. Je remonte toujours sur ma moto".


A vrai dire, cette passion, Barry est tombé dedans dès sa naissance. Son papa est un grand fan des courses de vitesse, à tel point qu'il a donné à son fils le même prénom que son idole, Barry Sheene. Et il semble que le virus ait été correctement transmis. "J'ai toujours vu des motos, depuis que je suis né. Chez moi il y a des motos, des motos et des motos. Je jouais toujours avec des motos. Puis mon père m'a dit que si je savais rouler à vélo sans petites roues, je recevrais une moto. J'ai réussi à rouler à vélo sans petites roues à 2 ans et demi et là, il m'a acheté une petite moto, un PW 50", nous a révélé Barry.


Une passion qui impose de sérieux sacrifices

Voilà donc que dès son plus jeune âge, Barry passe la plupart de son temps sur deux roues à Waret l'Evêque, d'autant plus qu'il dispose d'installations idéales façonnées par son papa. "Là où je m'entraîne le plus, c'est chez moi. J'ai un petit circuit, avec des sauts, des ornières. On essaie aussi d'aller une fois par semaine sur le circuit de Mettet. Presque tous les samedis, on va aussi faire du motocross à Hélécine. Et mon frère fait du motocross donc je me bats avec lui".

Et comme le destin ne fait pas les choses à moitié, le cadet de la famille Baltus se fait remarquer par Michel Nickmans, responsable du team "Zone rouge campus Francorchamps", qui habite à quelques pas. Une aide précieuse pour Barry, qui bénéficie des conseils avisés d'un "expert de la discipline", mais surtout de son soutien au niveau matériel.

Avec la volonté des parents, la sauce prend et Barry grimpe les échelons, au prix de sacrifices importants pour la famille. " Oui, mon papa, ma maman, tout le monde se coupe en 4 voire en 8 pour moi. Je le vois, je les remercie tout le temps, et voilà ", confie Barry.


"Quand je gagne, je suis le plus heureux du monde"

Le jeune garçon fait ce qu'il aime, et il le fait bien. Sa scolarité en pâtit quelque peu, même si Barry apprend tant bien que mal à combiner l'école avec son activité principale. Et d'après ses proches, il se montre "très courageux" pour rattraper le retard généré par ses courses et ses entraînements. "Quand je vais faire une course en Espagne, je rate les cours le jeudi et le vendredi. Près de chez moi, il y a un pensionné qui enseignait dans mon école, avant. Il me fait rattraper mes cours et on travaille beaucoup avec lui. Je fais tout avec lui".

Sur deux roues, son travail acharné lui a permis de participer cette saison au championnat d'Espagne Moto4. "On ne s'en rend pas bien compte, mais la plupart des jeunes contre qui il court sont programmés pour être en MotoGP plus tard", nous a confié Michel Nickmans, son coach. Et sa première saison complète est déjà auréolée de succès. Après une première pole position à Jerez, puis un premier podium à Alcarras, Barry Baltus a remporté une splendide victoire sur le circuit d’Aragon, avant de récidiver à Valence. A une course de la fin du championnat, il est deuxième et pourrait encore être titré fin octobre à Navarra. D'autant que le pilote en herbe a furieusement pris goût à la victoire. "Quand je gagne, je suis le plus heureux du monde, je ne sais pas quoi faire. Je remercie tout le monde, mon mécano, mon manager. Je ne sais pas quoi dire. C'est une émotion terrible et je suis le plus heureux du monde".

Barry sur le podium lors de sa victoire à Valence

Encadré par des pros

Un tel niveau, le petit Barry Baltus l'a atteint grâce à son talent et son travail. Mais s'il en est là aujourd'hui, c'est aussi grâce à l'encadrement dont il bénéficie. Depuis le mois de mai, il a rejoint les "Zelos Black Knights", l'équipe nationale belge de vitesse pure. Il a ainsi été intégré dans l'équipe "très privée" composée de Xavier Siméon, Livio Loï, Martin Vanhaeren et Loris Cresson. Approche, communication, entraînements physiques et diététique: plus rien n'est laissé au hasard. "Maintenant je suis suivi par Eric Lambert, qui s'occupe aussi de Xavier Siméon et Livio Loï. Il me dit ce que je dois manger et tout ça. Hier j'ai fait l'effort de manger de la salade alors que je n'aime pas ça. Et tous les mercredis je vais aller avec lui m'entraîner physiquement".

Les prochaines saisons du plus jeune "Zelos Black Knight" sont déjà programmées. "L'année prochaine, je vais faire le championnat d'Espagne pré Moto3. Puis après, de 12 à 14 ans, je vais encore rouler en Espagne, et là, on passera à des motos de 250cc avec 45 cv". Mais Barry, tel un enfant, voit déjà plus loin, beaucoup plus loin, et s'endort avec des images plein la tête. Son objectif ultime, il y pense jours et nuits. "Je rêve de devenir champion du monde MotoGP. Et j'aimerais bien que ce rêve se réalise". Nul doute, de l'ambition, il en a...

@ArnaudRTLinfo

À la une

Sélectionné pour vous