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L'Australie constituera en juillet une terre d'exploration hasardeuse pour le XV de France, dont le sélectionneur Fabien Galthié a dévoilé dimanche pour la tournée une liste composée de 22 néophytes, avec Anthony Jelonch comme capitaine, en l'absence de nombreux cadres, laissés au repos, et des finalistes du Top 14.
A deux ans de la Coupe du monde 2023 en France, cette large revue d'effectif était attendue pour les trois rencontres programmées face aux Wallabies: le 7 juillet à Sydney, le 13 à Melbourne et le 17 à Brisbane.
L'encadrement des Bleus avait laissé entendre qu'il dispenserait de tournée ses cadres les plus sollicités afin de leur permettre de souffler à l'issue d'une saison particulièrement longue et éprouvante, débutée il y a plus d'un an après que la précédente a été arrêtée par la crise sanitaire.
Il a également dû composer, pour pouvoir coucher 42 noms sur sa liste, avec les blessures et l'impossibilité de faire appel aux joueurs des clubs concernés par la finale du Top 14, Toulouse et La Rochelle, habituels larges pourvoyeurs d'internationaux.
La rencontre se disputant vendredi prochain, ils n'auraient été en mesure de respecter avant le premier test de la tournée, le 7 juillet, la quarantaine stricte de 14 jours imposée par les autorités australiennes à toute personne arrivant de l'étranger.
- Jaminet, révélation de Pro D2 -
Le XV de France s'envolera donc pour l'île-continent lundi avec un gros contingent de joueurs encore vierges de toute sélection, parmi lesquels l'arrière Melvyn Jaminet (21 ans) et le pilier Quentin Walcker (25 ans), qui évoluaient en Pro D2 cette saison avec Perpignan, le centre clermontois Tani Vili (20 ans) ou le demi de mêlée palois Clovis Le Bail (25 ans).
En l'absence du capitaine et troisième ligne Charles Ollivon, récemment victime d'une grave blessure au genou, mais qui aurait de toute façon sans doute fait partie des cadres ménagés, le demi de mêlée Baptiste Serin était pressenti pour prendre les clés du camion tricolore en Australie.
Mais le Toulonnais, vice-capitaine des Bleus, doit se faire opérer d'une épaule et ce sera plutôt l'habituel numéro trois dans la hiérarchie du poste, le Lyonnais Baptiste Couilloud, qui sera associé à la charnière à son coéquipier varois Louis Carbonel. Pour le brassard de capitaine, c'est Anthony Jelonch (8 sélections), joueur de Castres et futur Toulousain qui a été désigné pour cette tournée australienne.
Les ailiers Damian Penaud et Teddy Thomas, et le deuxième ligne Romain Taofifenua sont les seuls joueurs à plus de 20 sélections au sein d'un groupe largement inexpérimenté au niveau international, qui n'en compte que quatre en moyenne.
L'ailier de Toulon Gabin Villière (4 sélections), qui dispute ce week-end le tournoi de qualification olympique avec l'équipe de France de rugby à VII, fait lui aussi partie du groupe aux côtés d'autres joueurs ayant pris part au dernier Tournoi des six nations.
Les troisièmes lignes Anthony Jelonch et Dylan Cretin (10 sélections), les piliers Jean-Baptiste Gros (9 sélections) et Demba Bamba (14 sélections), ou le centre Arthur Vincent (11 sélections) encadreront ainsi des visages moins connus du Top 14, voire même de l'antichambre de l'élite, comme Jaminet, arrière très prometteur auteur d'une grande saison avec Perpignan.
- "Toujours intéressant" -
"Pour être champion du monde, il faudra 33 très bons joueurs. Peut-être qu'il y en a une dizaine ou une quinzaine (retenus en Australie) qui ne seront pas là (à la Coupe du monde), on va voir... Mais toujours est-il que cela va permettre à certains de conforter leur position ou à d'autres d'émerger. C'est toujours intéressant", avait commenté samedi le président de la Fédération français de rugby (FFR) Bernard Laporte.
La FFR et la Ligue nationale de rugby (LNR) avaient conclu dans la semaine un accord permettant aux Bleus de bénéficier d'un groupe élargi de 42 joueurs, au lieu des 35 prévus initialement, afin de pouvoir faire tourner au vu du programme resserré qui les attend.
Le staff tricolore avait déjà procédé fin 2020 à une large revue d'effectif à l'occasion de la Coupe d'automne des nations, lors de laquelle les joueurs, en raison d'un accord âprement négocié entre la FFR et la LNR, ne pouvaient pas apparaître sur plus de trois feuilles de match.
La France était parvenue malgré tout en finale de cette compétition inédite et avait donné avec son "équipe bis" du fil à retordre à l'Angleterre, poussée en prolongation (22-19). Ce sera peut-être un peu plus difficile en Australie.