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Faut-il un plan spécial pour stopper les flèches fidjiennes? Le XV de France va surtout rester "focalisé sur (son) jeu" et "dans la continuité" du Tournoi avant d'aborder son premier match de la Coupe d'automne des nations dimanche à Vannes.
Le dernier duel entre la France et les Fidji avait tourné à la déconvenue pour les Bleus, battus 21 à 14 à la fin de la tournée d'automne 2018.
Ce match, "on l'a regardé" et "on en a un peu parlé", a indiqué l'ailier de Montpellier Vincent Rattez, lors d'un point presse mercredi.
Mais c'était surtout "une piqûre de rappel". Car depuis, "il y a eu "un renouveau" et "beaucoup de turn-over dans l'effectif", a insisté Rattez, non convoqué à l'époque.
Deux ans après, l'équipe de France n'est plus la même. En pleine traversée du désert en 2018, elle est aujourd'hui sur la voie ascendante et a pris confiance avec la deuxième place décrochée lors du Tournoi des six nations (4 victoires, 1 défaite).
"On a envie de continuer sur notre lancée", a souligné le deuxième ligne toulonnais Romain Taofifenua. Tout en restant "surtout focalisés sur notre jeu", a renchéri Rattez.
Sur le papier, le XV de France paraît mieux préparé que les Fidjiens qui n'ont pas joué ensemble depuis la dernière Coupe du monde il y a un an et ont eu une préparation perturbée par des cas de contamination au coronavirus.
Les succès français contre le pays de Galles (38-21), lors d'un test-match, puis contre l'Irlande (35-27) lors de la dernière journée du Tournoi, ont confirmé les belles promesses aperçues l'hiver dernier.
- La "science" de Cotter -
Mais attention aux Fidjiens, qui sont, pour beaucoup (neuf jouent actuellement en France, plus Nakarawa, Ratuva, Radradra, Nadolo ou Murimurivalu), passés par le Top 14 et donc connaissent bien les Français.
"Ce sont des magiciens", a d'ailleurs souligné Rattez, interrogé sur les individualités de la sélection du Pacifique.
Leur joueurs "sont des accélérateurs de jeu, très costaud et qui vont très vite", complète Thibault Giroud, directeur de la performance du XV de France.
Parmi ces joueurs capables de faire la différence, le nom qui revient le plus souvent est celui du centre Semi Radradra. Avec ses qualités athlétiques "dominantes dans l'explosivité", il est capable "d'accélérer très fort dans l'axe" et aurait pu "faire une carrière extraordinaire en NFL", selon Giroud.
L'ancien centre de Toulon et de Bordeaux-Bègles fait aujourd'hui le bonheur des Anglais de Bristol avec lesquels il a joué un mauvais tour au RCT en finale du Challenge européen le mois dernier.
Le XV fidjien, "c'est aussi un pack de devant qui, depuis la Coupe du monde 2015, a marqué les esprits", souligne William Servat, coach des avants français. "Lors du premier match, contre les Anglais (défaite 35-11, NDLR), ils les avaient dominés de part en part. Même devant la télévision, on avait pu se rendre compte de leur potentiel", insiste-t-il.
Il ne faut pas non plus oublier que les Fidjiens sont désormais dirigés par un sélectionneur qui connaît parfaitement le jeu à la française, l'ancien entraîneur de Clermont et de Montpellier, Vern Cotter.
"On connaît la science du rugby de Vern. Ca va être bénéfique pour cette équipe", a estimé le centre montpelliérain Arthur Vincent mardi.
Pour éviter de perdre des plumes, les Français devront aussi régler leur problème de discipline. "C'est un peu notre point faible", a reconnu Taofifenua. "On l'a beaucoup travaillé dans la semaine" mais "il n'y a pas forcément d'approche partt parce que les Fidji", a-t-il assuré.