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Le chauffeur de taxi, témoin de l'attentat de Bruxelles, ne peut plus exercer son métier: "Je n’arrive pas à oublier"

A la suite de l’attentat de Bruxelles, le chauffeur de taxi, qui véhiculait les supporters suédois, a été impacté sur le plan émotionnel, mais également sur le plan professionnel. Karim (prénom d’emprunt) ne peut désormais plus utiliser son véhicule, sur lequel l’assaillant a tiré à plusieurs reprises le 16 octobre dernier. Le père de famille a perdu son gagne-pain.

"Je suis responsable de ma famille et j’ai perdu le moyen de gagner de l’argent. Personne ne réalise que ce que j’ai vécu, est très dur. Heureusement que ma femme s’occupe du côté administratif, car je n’arrive pas à penser à ça. Je pense tout le temps à l’attentat. Je n’arrive pas à oublier…", confie-t-il.

Traumatisé, Karim ne pense pas pouvoir exercer à nouveau le métier de taximan. "Pour le moment, ce n’est pas possible", souligne-t-il.

Pour le soutenir financièrement, l'union des chauffeurs de limousines en Belgique a créé une cagnotte en ligne. "C’est touchant de voir de voir des gens me soutenir, notamment l’ASBL avec laquelle on travaille. On sent que les gens partagent ce moment dur pour moi. Je dis merci à ceux qui ont participé à cette cagnotte, et qui me soutiennent ainsi que ma famille."

Son épouse, Salima (prénom d'emprunt), s'est également exprimée à notre micro. Elle dit ne pas encore réaliser ce qu'il s'est passé ces derniers jours. "On est enchaîné dans l'administratif. On reprend notre vie à zéro. Mon mari est indépendant, et il a perdu sa société. On a vécu ce cauchemar, on est dedans, mais on ne réalise pas encore qu'il est passé proche de la mort. On ne s'attend pas à un attentat", témoigne-t-elle. "On découvre le vide. Dans les démarches administratives (aides aux victimes,...) Il y a plein de portes où il faut frapper, mais il faut tout faire soi-même. Personne ne fait quelque chose à votre place. C'est un dossier énorme que je ne comprends parfois pas."

Et de conclure: "La force, on la trouve chez nos enfants. On se dit qu'on ne peut pas abandonner. La vie doit continuer. On ne peut pas se permettre de baisser les bras dès qu'on est parent. Et la mobilisation via une cagnotte me touche très fort. Je remercie ces personnes."

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