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Pourquoi des avocats défendent-ils "l’indéfendable"? Le conseil de Jawad, le logeur des terroristes de Paris, a touché 1.500 euros en 4 ans

Comment se retrouve-t-on à défendre un criminel? Quel cas de conscience cela pose-t-il? Autant de questions auxquelles le journaliste Vincent Vantighem tente de répondre dans son ouvrage: "Les défendre tous". Il était l’invité de Bel RTL matin. 

Dans son livre, le journaliste s’intéresse à la difficile mais nécessaire tâche des avocats. Ces hommes et femmes de loi qui tentent de faire comprendre "qu’il n’y a pas de monstre, qu’il n’y a que des actes monstrueux", a-t-il confié au micro de Thomas de Bergeyck. 

Pourquoi ces avocats choisissent de faire tout cela et parfois de défendre "l’indéfendable"? Un exemple concret avec le logeur des terroristes des attentats de Paris, Jawad, on en avait beaucoup parlé. Son avocat a touché 1.500 euros pour quatre ans d’instruction. 

Le journaliste Vincent Vantighem confirme "qu’il y a énormément d’exemples comme ça". "Cela ne rapporte pas grand-chose… Et en même temps Xavier Nogueras, l’avocat de Jawad Bendaoud, quand il a été nommé sur ce dossier. Très rapidement, il disait que c’était le dossier de sa vie. Quand je lui ai dit : finalement cela ne rapporte rien d’avoir passé des nuits et des jours à défendre cet homme. Il m’a montré de la main l’armoire dans son cabinet avec tous les dossiers bien alignés, en disant : cela ne me rapporte rien, mais cela m’apporte des clients qui viennent me voir, parce que j’ai bien travaillé auprès de Jawad Bendaoud, parce que j’ai essayé de faire émerger la vérité".

Vincent Vantighem évoque aussi à quel point Jawad est devenu une vedette. On connait la fameuse vidéo où il dit qu’il ne savait pas qu’il hébergeait des terroristes, une vidéo devenue virale par la suite. Jawad Bendaoud a été relaxé en première instance, après plusieurs années de prison. Le jour de sa sortie de prison, le journaliste raconte que "son avocat va le chercher à une station de RER. Il est sale, il est gros, il a les cheveux longs. Et il l’emmène manger dans un resto à Paris un soir où il y a un match de foot. Alors qu’il est en train de manger, les clients du bar disent : 'on voit Jawad partout à la télé, mets-nous le foot' et là Jawad se lève et dit : 'mais, c’est moi Jawad'.  A partir de ce moment-là, une heure après, il y avait 100 personnes dans le resto qui voulaient faire des selfies avec lui parce qu’il était devenu une espèce de star des réseaux sociaux, notamment pour son comportement au procès, où c’était quasiment un one-man show".
 

 

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