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Il y a de plus en plus de mineurs radicalisés en Belgique: que risquent-ils?

Quatre jeunes ont été arrêtés dimanche, soupçonnés de vouloir commettre un attentat sur le sol belge. Trois d'entre eux sont mineurs. Dominique Demoulin était l'invitée du Bel RTL soir ce lundi pour évoquer ce phénomène de radicalisation de plus en plus présent chez les jeunes. 

Trois personnes interpellées sont mineures, ça arrive de plus en plus souvent? 

Oui, jusqu'en 2020, il n'y avait pas de mineurs répertoriés sur les listes de l'OCAM, l'organe de coordination pour l'analyse de la menace. En novembre 2020, deux mineurs sont arrêtés à Eupen, puis d'autres suivent. Et aujourd'hui, on trouve 22 signalements de mineurs sur les listes d'OCAM.

Ça ne signifie pas nécessairement 22 personnes. Certaines peuvent être répertoriées dans plusieurs catégories, mais c'est le signe d'une évolution inquiétante. Ces jeunes sont influencés par l'idéologie salafiste qui continue à se propager en Belgique et singulièrement à Bruxelles.

En toile de fond, il y a souvent le conflit israélo-palestinien et les vidéos violentes qu'il charrie. Et à cela, il faut ajouter des motivations beaucoup plus personnelles, notamment la déstabilisation des cellules familiales et le sentiment d'exclusion qui crée, même chez les très jeunes, des blessures morales auxquelles ils répondent, soit par la délinquance, soit par la radicalisation.

Ces jeunes communiquent via les réseaux sociaux principalement.

Oui, et dans cette affaire-ci, les suspects communiquaient, semble-t-il, via Signal, une messagerie cryptée, une parmi d'autres. Il y a quelques années, le discours salafiste était essentiellement en arabe, donc à diffusion limitée. Aujourd'hui, nous explique un spécialiste, il est entièrement en français. Avec des produits d'appel, en quelque sorte, sur TikTok notamment, puis des renvois sur des messageries cryptées via des liens personnalisés.

L'adulte a été placé sous mandat d'arrêt, que risquent les mineurs? 

Les mineurs ont comparu devant un juge de la jeunesse qui va donc décider de leur sort.

Il y a trois possibilités. Soit on les relaxe avec sans doute un suivi et un parcours de déradicalisation, pour autant que ça fonctionne.

Soit, ils sont placés en IPPJ, autrement dit en institution ouverte ou fermée.

Soit encore, le juge de la jeunesse se dessaisit au profit des juridictions pour adultes, mais à condition que le mineur ait au moins 16 ans. C'est le cas de deux d'entre eux. L'autre, il a 15 ans. Mais selon mes informations, il est peu probable que ce dessaisissement ait lieu dans cette affaire-ci.

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