Partager:
Ingrid Godart est la nouvelle procureure générale de Mons, soit l'un des cinq plus hauts magistrats du pays. Elle succède à Ignaco de la Serna et est la quatrième femme à occuper cette fonction. Elle évoque sur le plateau du RTL info Signatures les conditions de travail de la justice, et en particulier dans le Hainaut.
Ce mercredi 8 mars, Ingrid Godart est l'invitée du RTL info Signatures. La nouvelle procureure générale de Mons a accordé sa toute première interview télévisée depuis sa prise de fonction, et en a profité pour évoquer les conditions de travail de la justice en Wallonie, un constat qu'elle ne connaît que trop bien. À Mons, le parquet est à 75% de ses effectifs tandis que Charleroi n'en compte que 70%. Un manque qui atteint le suivi des dossiers et oblige le parquet "à faire un tri", autrement dit à privilégier les grosses affaires.
"Un travail conséquent à fournir"
Mais les manques ne sont pas que humains. Le palais de justice de Charleroi possède des châssis en aluminium, certaines fenêtres ne ferment plus et des fissures de plus d'1 cm se creusent dans les murs. "Concernant l'état des bâtiments de la justice et singulièrement dans le Hainaut, il y a un travail conséquent à fournir", concède Ingrid Godart. "Les magistrats peuvent ressentir comme une forme de maltraitance."
Interpellé par la force des termes employés par la procureure générale de Mons, notre journaliste Christophe Deborsu demande à son invitée d'étayer son propos. "À long terme quand on travaille dans de mauvaises conditions, avec des effectifs insuffisants, avec un matériel informatique inopérant, on finit par se sentir maltraités, pas respectés", lâche-t-elle sur le plateau de Signatures. "Et cela ne va pas dans le sens d'un épanouissement au travail." L'alarme est sonnée pour subvenir aux besoins de la justice wallonne.
Un parquet obligé de faire un tri ne justifie pas une justice laxiste.
roger rabbit