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La grève dans les prisons va se poursuivre... jusqu'au 15 avril: des agents de surveillance réquisitionnés

Le ras-le-bol des gardiens de prison se poursuit: cela fait trois jours qu'ils sont en grève: ils n'ont toujours pas obtenu les garanties qu'ils souhaitent. Ce n'est pas simple pour gérer les détenus: il a fallu faire appel à la police et aux agents de surveillance, de quoi assurer le service minimum, de jour comme de nuit. À 15h, une réunion avec le ministre de la Justice, les syndicats et l’administration est prévue. Cet arrêt de travail a été prolongé ce matin par les syndicats et se poursuivra au moins jusqu'au 15 avril. 

Des agents de surveillance et de police sont donc réquisitionnés dans le nord du pays et à Bruxelles. Si aucun agent de police ou de surveillance n'a été réquisitionné dans le sud du pays mercredi matin et dans la nuit, plus de 60 ont été mobilisés en Flandre et 5 à Bruxelles, indique l'administration pénitentiaire.

Au total, 62 agents pénitentiaires ont été réquisitionnés dans le nord du pays, parmi lesquels sept dans l'équipe de nuit, 30 dans celle du matin, cinq dans celle de jour et 20 dans celle du soir. Quatre policiers ont également été réquisitionnés pour l'équipe de jour de la prison d'Anvers. Ces données ne sont pas exhaustives. "Nous n'avons pas encore les chiffres concernant le complexe pénitentiaire de Bruges pour l'équipe de jour et l'équipe de nuit", a averti la porte-parole de l'administration pénitentiaire, Valérie Callebaut.  

Dans les prisons bruxelloises, quatre agents de police ont été mobilisés pour la nuit. Pour les prisons du sud du pays, "il n'a pas été nécessaire de réaliser des réquisitions de personnel par les gouverneurs".  

Ces supports interviennent alors qu'une grève indéterminée dans les prisons a commencé lundi soir. Elle fait suite à un appel des trois principaux syndicats du personnel pénitentiaire, après l'échec des consultations avec le ministre de la Justice, Paul Van Tigchelt, sur le manque de personnel et la surpopulation.  

La sollicitation du soutien des agents dans les 48h soulève également la question fondamentale du droit de grève pour ces agents réquisitionnés.

Laurent Lardinois, secrétaire régional de la CGSP, nous informe qu’il y a entre 10 000 et 10 500 places en prison. En reprenant les chiffres de l’administration pénitentiaire, la population carcérale du pays s’établit à 12 058. “Faites le calcul, ce sont des conditions exécrables”, déplore Laurent Lardinois. “La sécurité ce n’est pas seulement : enfermer tout le monde”, dit-il. Le secrétaire régional de la CGSP estime qu’il faut pouvoir assurer les activités et avoir du personnel en suffisance pour accompagner les détenus dans la réinsertion. "Vu la situation carcérale actuelle, les agents ne sont pas en capacité d’exercer leur job", conclut-il. 

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