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Des pesticides PFAS dans nos fruits et légumes: "Je pense qu’il ne faut pas paniquer pour deux raisons"

Selon une étude de plusieurs ONG, il n’y a pas que l’eau courante qui est parfois porteuse de traces de PFAS, ces produits chimiques persistants baptisés "polluants éternels". Des résidus de PFAS ont également été détectés dans les fruits et les légumes en Europe. Le nombre de fruits et légumes contenant des résidus d'au moins un pesticide PFAS a triplé en dix ans, selon les chiffres de cette étude menée par PAN Europe, un réseau d’associations environnementales, et Nature & Progrès. 

"Vous avez des effets positifs largement supérieurs" 

Face à ces chiffres, le toxicologue Alfred Bernard de l'UCLouvain assure qu'il ne faut toutefois pas s'alarmer. "Je pense qu’il ne faut pas paniquer pour deux raisons. Tout d’abord, les PFAS que l’on retrouve dans les fruits et légumes représentent à peu près de l’ordre de 20% de notre exposition quotidienne aux PFAS, simplement parce que ces PFAS ont peu d’atomes de carbone, donc ils sont moins cumulatifs et moins accumulés dans les fruits et légumes. Et l’autre raison, c’est que je pense que les bénéfices associés à la consommation de fruits et légumes sont nettement supérieurs, donc dépassent largement les risques associés aux PFAS. Vous avez donc des effets positifs en termes de réduction de risques de cancers et de maladies cardio-vasculaires qui sont largement supérieurs aux risques associés aux PFAS", explique le scientifique. 

La contamination par l'eau potable plus problématique 

D'après le toxicologue, les PFAS associés aux fruits et légumes sont moins cumulatifs que ceux que l'on peut retrouver dans les aliments d’origine animale, comme les poissons et la viande. Et la contamination via l'eau potable est la plus problématique. "A mon avis, ce n’est pas une source critique comme pour l’eau potable. Les effets délétères qu’on associe aux PFAS, notamment au niveau de l’immunité ou au niveau endocrinien, sont en grande partie pratiquement toujours associés à l’exposition via l’eau potable. C’est donc une source importante d’exposition en cas de contamination d’eau potable simplement parce que nous consommons 2 litres d’eau par jour en moyenne lorsqu’on consomme que de l’eau potable issue du robinet", indique Alfred Bernard.  

Les fruits et légumes bio, la solution ? 

Faut-il dès lors privilégier une consommation d'aliments biologiques ? "Si vous allez vers des fruits bio, vous aurez moins de PFAS théoriquement, mais vous en avez sur le côté. Tous les fruits et légumes comportent des PFAS qui sont issus de la pollution globale de l’environnement", répond le spécialiste. 

Enfin, Alfred Bernard commente la nécessité de durcir sévèrement la loi européenne concernant les PFAS. "A ce stade-ci, au niveau de l’agence européenne des produits chimiques, il y a une initiative pour bannir les PFAS les plus dangereux et on a déjà banni certains PFAS. Actuellement, je pense qu’il ne faut donc pas paniquer", répète-t-il.

"Il faut consommer des fruits et des légumes" 

"Il faut simplement réaliser que nous serons toujours exposés pendant des décennies à des PFAS via la pollution globale de l’environnement mais, en dehors de l’eau potable, les risques associés globalement par exemple aux fruits et aux légumes sont extrêmement faibles. A ce stade, il faut donc consommer des fruits et des légumes au mois 5 fois par jour parce que les effets protecteurs l’emportent largement", recommande le toxicologue. 

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Commentaires

1 commentaire

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  • Il faut paniquer pour une troisième raison : on nous cache des choses importantes.

    roger rabbit
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