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Affaire Miss France : TF1 condamné à dédommager ces deux candidates filmées à leur insu

Deux finalistes du concours Miss France 2019 ont fait condamner TF1 et la société de production Endemol mardi pour la diffusion en direct pendant la cérémonie de leur poitrine dénudée, dans les coulisses lors d'un changement de costumes.

En 2018, Vaimalama Chaves était élue Miss France 2019. Et si pour elle, le rêve devenait réalité, pour deux de ses collègues, il tournait au cauchemar. En effet, le soir même, deux candidates ont été involontairement filmées seins nus en coulisses pendant qu'elles se changeaient. Des images diffusées en direct sur TF1. Actuellement, la vidéo les montrant seins nus est disponible sur des sites pornographiques.

Les deux jeunes femmes, sont âgées de 18 et 20 ans à l'époque. Il s'agit de Miss Aquitaine et Miss Corse, toutes deux finalistes de cette édition. Dans plusieurs médias, elles se sont exprimées quant à l'absence d'excuses de la part de la société Miss France.

Juste un "gros couac" ?

Deux jours après le concours, Sylvie Tellier, directrice de la société Miss France, a présenté des excuses dans le journal télévisé de Jean-Pierre Pernaut. Elle y a qualifié la situation de "gros couac" et reconnaissant une "grande erreur" de la part de l'équipe de production.

Aujourd'hui, les deux Miss ont obtenu une condamnation de TF1 et de la société de production Endemol. Les deux entreprises ont été condamnées à verser 40.000 euros à chacune des plaignantes, au titre notamment du droit à l'image, du droit au respect à la vie privée et du préjudice moral. Les magistrats ont retenu que les plaignantes étaient identifiables et qu'aucune autorisation n'avait été donnée concernant le fait de filmer l'intimité de leurs corps.

Elles n'étaient pas informées de la présence de caméra

Selon leurs avocates, Catherine Laforêt et Violaine de Filippis, par ailleurs porte-parole de l'association Osez le féminisme, une caméra avait été installée par la société de production dans les vestiaires "sans qu'elles en soient informées". "Ces décisions de justice sont importantes dans la mesure où elles permettent de rappeler que le corps des candidates, et des femmes en général, n'est pas une marchandise à la disposition des sociétés de production", ont-elles relevé dans un communiqué.

"Les images captées (...) ont fait l'objet d'une diffusion en direct le 15 décembre 2018 sur la chaîne de télévision TF1 devant près de 8 millions de téléspectateurs, ainsi que sur les supports numériques de la chaîne, notamment sur la plate-forme digitale MY TF1", ont souligné les avocates, ajoutant qu'elles "continuent, encore aujourd'hui, de circuler notamment sur des sites pornographiques".

Contactées par l'AFP, la chaîne TF1 et la société de production Endemol n'étaient pas en mesure de réagir en milieu d'après-midi.

Ce samedi soir, TF1 présente l'élection Miss France, avec un hommage prévu à Geneviève de Fontenay.

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