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"Une hypocrisie sans nom": Georges-Louis Bouchez réagit à la décision d'Anderlecht d'autoriser le port de signes convictionnels dans son administration

Un voile, une kipa ou une croix catholique... Les employés communaux d'Anderlecht auront désormais le droit de porter un signe convictionnel au travail. C'est un pas important qui a été franchi hier soir après le vote au conseil communal, mais qui a beaucoup fait débat. 

Il y avait deux textes sur la table : celui d’Ecolo visant à autoriser le port des signes convictionnels pour tout le personnel communal, sans la moindre distinction. Et celui du PS qui veut tout de même faire le tri entre les professions sans contact avec les citoyens et les agents en contact avec la population.  

"A la fois les fonctionnaires qui ont des fonctions d'autorité et ceux qui ont des contacts avec le public doivent être encadrés. Donc cette autorisation sera encadrée, il y aura tout un travail maintenant de définition de quelles fonctions sont autorisées ou pas, c'est ce qui va se faire dans les mois à venir", a expliqué ce vendredi matin Fabrice Cumps, bourgmestre d’Anderlecht.

Pour lui, il s'agit donc d'un bon compromis. Mais pour le Mouvement Réformateur, qui est totalement contre, ce vote est considéré comme "une hypocrisie sans nom" et "un nouveau recul de la démocratie libérale", selon son président. "La neutralité de l'Etat est un principe fondamental de fonctionnement de notre démocratie, c'est le fruit de plusieurs décennies de combats pour qu'il y ait une séparation stricte entre l'Etat et la religion. Et aujourd'hui, pour des raisons électorales, pour draguer certains publics, on remet le religieux au cœur de l'action et des débats avec les conséquences que l'on voit : des grandes tensions entre les individus", a réagi Georges-Louis Bouchez, président du MR ce vendredi matin. 

Et de poursuivre: "J'espère que les agents qui portent des signes convictionnels resteront bien derrière les portes de leur bureau. S'il y a en a un qui doit sortir pour aller aux toilettes, je ne sais pas comment il va faire. C'est complètement absurde de croire qu'il pourrait y avoir une distinction parce que la personne qui nettoie les rues, elle est aux yeux et au contact du public, ou pas?"

D'autres communes suivront?

Après la décision de la commune d'Anderlecht, il est possible que d'autres communes emboîtent le pas. La Justice européenne a en effet estimé mardi qu'une administration publique pouvait décider d'interdire ou non le port de signes religieux à l'ensemble de ses employés. 

Cette décision survient après qu’une employée a attaqué en justice sa commune en 2021, alors que le port du voile avait été interdit. 

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